Un mois, jour pour jour après son vote, la nouvelle Constitution de la République centrafricaine a été promulguée, ce 30 août, par le chef de l’Etat. Cette nouvelle loi fondamentale, validée par la Cour constitutionnelle, le 21 août dernier, fait entrer le pays dans une nouvelle République. La 7ème de l’histoire.
A travers cette promulgation, la Constitution du 30 mars 2016 est désormais morte. Elle laisse place à la Constitution du 30 août 2023. Le décret entérinant cette nouvelle loi fondamentale a été signé, mercredi 30 août 2023, par le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra et lu à la télévision et à la radio nationales. Malgré la contestation de l’opposition démocratique, cette nouvelle constitution crée le poste de vice-présidence de la République.
Ce 31 août, les partisans du pouvoir se sont réunis à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Bangui non seulement pour la cérémonie de remise du rapport du processus référendaire, mais aussi pour célébrer la naissance de cette nouvelle Constitution. Prenant la parole devant plus d’un millier de sympathisants, Faustin-Archange Touadéra a brossé les grands axes de cette nouvelle République.
« Elle se veut révolutionnaire »
« La 7ème République se veut révolutionnaire. Elle ne sera pas ouverte à tous ceux qui pensent que les responsabilités publiques et les hautes positions politiques sont des opportunités d’enrichissement et du profit personnel au détriment de la population », a martelé le président de la République.
-Lire aussi : Centrafrique : la Cour constitutionnelle valide la nouvelle Constitution soumise au référendum
Si le numéro 1 centrafricain a, dans son discours, mis un accent sur la lutte contre l’impunité, il compte principalement sur les acteurs judiciaires.
« Eradiquer l’impunité et la corruption »
« Elle a besoin d’une justice réellement juste, des acteurs judiciaires honnêtes, moralement et professionnellement irréprochables pour éradiquer l’impunité, la corruption, les détournements des deniers publics qui privent l’Etat des moyens de répondre aux besoins sociaux de développement de notre pays », a affirmé Faustin Archange Touadéra.
Pour le président de la République, afin de gagner ce pari, l’on doit compter également sur le renforcement des capacités de l’armée nationale.
« Des forces de défense et de sécurité républicaines »
« La 7ème République a besoin davantage des forces de défense et de sécurité républicaines, professionnelles, disciplinées, équipées. Cette nouvelle République est celle qui reconnaît la place et la valeur de la femme et de la jeunesse dans la gestion de la Nation et les implique à tous les niveaux de responsabilité », a poursuivi le chef de l’Etat centrafricain.
Concluant son allocution, Faustin Archange Touadéra a tenu à rassurer les Centrafricains de l’engagement du gouvernement quant à la mise en œuvre de ces réformes.
« Toutes les réformes seront engagées »
« La 7ème République a besoin de votre génie ; le génie centrafricain. Elle a besoin de rassembler toutes les compétences et les intelligences pour se construire. Je dois enfin vous assurer que toutes les réformes voulues dans le cadre de cette nouvelle constitution seront progressivement et méthodiquement engagées afin de répondre à vos attentes légitimes », a conclu le locataire du palais de la Renaissance.
Promulgué le 30 août 2023, cette nouvelle loi fondamentale met fin à celle du 30 mars 2016. Ce que l’opposition démocratique, réunie au sein du Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), qualifie d’un coup d’Etat constitutionnel orchestré par le parti au pouvoir et exécuté par le président de la République. Cependant, de son côté, le président de la République promet que cette Constitution favorisera l’émergence rapide du pays.
-Lire aussi : Centrafrique : message à la Nation du président de la République à l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance