Face à la flambée des prix de denrées sur le marché, la relance agricole peine à être effective et n’apporte pas une solution adéquate. Ce, malgré l’acquisition, par le gouvernement centrafricain, de plusieurs projets de développement de ce secteur. Projets dont le coût de mise en œuvre est estimé à près de 230 milliards de francs CFA.
Parmi ces nombreux projets, il y a par exemple, le projet de Production Agro pastorale dans les savanes (PREPAS), financé par le FIDA à plus de 16 milliards de francs CFA. Ce programme, mis en œuvre dans l’Ombella-Mpoko, l’Ouham-Pendé et dans la Nana-Mambéré, vise l’appui à la production du manioc, du maïs, d’arachide, du haricot rouge, de l’amarante et d’oignon. Selon nos investigations, ce projet n’a pas produit de résultats escomptés auprès des agriculteurs. Pour preuve, l’insécurité alimentaire reste encore d’actualité dans ces zones.
Des difficultés de gestion
Dans les préfectures de la Vakaga, du Bamingui-Bangoran, de la Ouaka, de l’Ouham, de l’Ouham-Pendé et de l’Ombella-Mpoko, le Projet d’appui à la relance agricole et au développement de l’agro-business en Centrafrique (PRADAC) est en cours de réalisation. Avec un coût estimé à 6 milliards de francs CFA, financé par la Banque mondiale, ce projet éprouve d’énormes difficultés en matière de gestion. Comme dans d’autres régions, le programme n’a pas encore apporté de solution réelle en matière de production agricole.
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En septembre 2018, la Banque africaine de développement (BAD) avait déboursé près de 17 milliards de francs CFA pour le Projet d’appui au développement des chaînes de valeurs agricoles dans les savanes (PADECAS). Mais jusqu’à ce jour, les zones ciblées par ledit projet, à savoir l’Ombella-Mpoko, la Lobaye et l’Ouham-Pendé n’ont pas encore battu leur propre record en matière de production agricole.
Il existe d’autres programmes plus costauds. Notamment, le Programme d’appui à la promotion de l’entreprenariat en milieu urbain et rural (PAPEUR). Avec un financement de 77 milliards, il est en exécution dans les zones de la Lobaye, la Kémo et l’Ombella-Mpoko. Mais, les résultats sur le terrain laissent encore à désirer.
Des projets justifiés sur papier
Un autre projet, chiffré à plus de 55 milliards de francs CFA, c’est le projet PRUCAC qui devrait apporter une réponse d’urgence à la crise alimentaire. Beaucoup de projets, avec de mêmes objectifs, de grands financements, environ 230 milliards de francs CFA, mais l’impact sur le terrain et le quotidien des bénéficiaires restent à prouver. Toutefois, sur papier, ces projets ont été justifiés. Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka ce mois de septembre, Raed Hariri, un chef d’entreprise, a fustigé l’investissement dans ces projets agricoles qui, selon lui, ne parviennent pas à rapprocher la République centrafricaine de l’autosuffisance alimentaire. Il propose l’implantation de banques agricoles pour relever ce défi.
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