La décision de les juger par contumace a été publiée le 11 septembre 2023 par la Cour d’appel de Bangui. L’ancien président centrafricain, François Bozizé et ses 23 coaccusés ont été jugés et condamnés, jeudi 21 septembre aux travaux forcés à perpétuité.
La Cour criminelle de Bangui les reconnus coupables de rébellion, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté intérieure de l’Etat et destruction des biens publics.
Lors de ce procès, sans avocats de part et d’autre et sans jurés populaires, le procureur général près la Cour d’appel de Bangui a énuméré aux trois juges, les charges qui pèsent sur François Bozizé et sa suite. L’accusation a d’abord présenté une liste de crimes commis entre novembre 2020 et janvier 2021. Des crimes attribués à François Bozizé, devenu coordonnateur de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), groupe de rébellions, qui a tenté de renverser les institutions en janvier 2021.
Les charges sont, notamment assassinats, viols, destruction de biens et menaces. L’accusation a, par exemple, cité l’empêchement de la tenue des élections présidentielle et législatives de décembre 2020 ; l’attaque et l’incendie d’un véhicule de transport de marchandises et de passagers en octobre 2021, faisant une trentaine de morts à la périphérie de Bambari au centre du pays ; l’attaque d’un convoi de casques-bleus de la Minusca à Dékoa (centre), faisant 3 morts au sein du contingent burundais. De tous ces faits, le procureur général a requis la peine des travaux forcés à perpétuité contre Bozizé et ses acolytes.
Un mandat d’arrêt en appui
Dans sa délibération, la Cour a confirmé la demande du Ministère public et a, en plus, décerné un mandat d’arrêt contre François Bozizé et ses 23 coaccusés, dont Ali Darassa, leader du groupe armé UPC, Mahamat Al-Katim du MPC, Noureddine Adam du FPRC, général Bobo du mouvement 3R, Maxime Mokom des Antibalaka, Abacar Sabone, ancien porte-parole militaire de la CPC et Jean Francis Bozizé, fils ainé de l’ancien président.
François Bozizé, réfugié au Tchad après le putsch manqué de janvier 2021, y était resté jusqu’en mars 2023 avant de s’exiler en Guinée-Bissau, conformément à la feuille de route de Luanda (accord entre le gouvernement centrafricain et certains groupes armés qui se sont retirés de l’accord du 6 février 2019). Certaines clauses de cette feuille de route interdiraient aux chefs rebelles l’exil dans les pays voisins de la République centrafricaine.
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