L’Avenue Koudoukou dans le 3ème arrondissement de Bangui montre ce jeudi 2 juin 2011, des signes d’un retour à la normale. D la Place Abel Goumba dans le 5ième arrondissement, aux alentours de la pharmacie Sambo, la plupart des commerces sont ouverts. Les boutiques de pièces détachées sont presque toutes ouvertes. Les étals du bord du trottoir ont également retrouvé leurs espaces.
Ces constats faits par les journalistes de Radio Ndeke Luka interviennent à la 3ème journée de la crise relative à la découverte des cadavres de 2 enfants au quartier Kina.
De la pharmacie Sambo au rond point Koudoukou, beaucoup de monde également. Toutefois, aucun commerce encore fonctionnel malgré la présence des commerçants. Ils semblent encore hésitants et préfèrent jouer à la prudence. Au niveau de la circulation, peu de véhicules personnels circulent. Mais taxis et bus ont repris du service. Il faut dire que ces activités se déroulent sous la surveillance continue des patrouilles militaires.
Face à cette situation, les appels au calme se multiplient pour un dénouement de la crise en ce jour de fête de l’Ascension. La hiérarchie catholique de Bangui a fait entendre sa voix à travers celle de Monseigneur Dieudonné Nzapa-Laïnga, administrateur apostolique de l’archidiocèse de Bangui : « A tous les centrafricains et particulièrement les chrétiens, nous devons être des artisans de paix. Nous sommes dans un pays de droit et faisons confiance aux autorités pour faire la lumière sur cette affaire ».
Mgr Zapalaïnga a par ailleurs démenti l’incendie de paroisses et il « supplie les fidèles d’arrêter les attaques contre les mosquées par respect à la foi ».
Le second appel venant de l’Eglise Catholique est celui de l’Abbé Saint Cyr konzélo curé de la paroisse Saint Mathias. Des rumeurs circulant au cours de la journée de mercredi laissaient entendre que cette Eglise avait été saccagée, ce qui avait occasionné, en représailles, l’incendie de la mosquée du quartier de Yapélé. L’abbé Konzélo a indiqué dans son sermon que « les centrafricains devraient cultiver la tolérance et à bannir l’esprit de haine et de méchanceté, contraire à l’enseignement du Christ ». Pour lui, « il est souhaitable de réfléchir ensemble et de trouver une solution idéale ».
De son côté l’Association des Evangéliques en Centrafrique (AEC), dans un communiqué de presse rendu public ce jeudi à Bangui, affirme « c’est avec peine et consternation qu’elle a appris l’assassinat de ces enfants. Un acte crapuleux qui alimente l’esprit de vengeance. L’AEC, poursuit le communiqué, lance un appel à ses membres à jouer un rôle de lumière et de responsabilité pour procurer la paix autour de nous. Le communiqué invite « à la non violence, au respect de la loi pour éviter tout vengeance au profit de la paix ».
Du côté du gouvernement, on a enregistré sur les ondes de Radio Ndeke Luka, l’intervention du ministre du développement Rural, porte parole du gouvernement, Fidèle Gouandjika. Il parle de « manifestation de nationalisme extrémiste dont on profite pour piller et détruire ».
(voir par ailleurs nos précédents articles sur le sujet)