L’opposition centrafricaine veut désormais se faire entendre après avoir observé une trêve sur la scène politique du pays. Elle a organisé à cet effet une série de manifestations pour bien marquer sa rentrée politique. C’est le cas du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC). Le parti a convoqué jeudi 16 juin 2011, ses membres en session ordinaire pour ménager sa monture.
Trois points on été inscrits à l’ordre : présenter le rapport moral et politique sur la situation socioéconomique et politique du pays pour orientation par les Conseillers Politiques Nationaux (CPN), revoir le mandat de tous les organes du parti arrivé à expiration ce mois de juin et examiner les sanctions prononcées contre certains militants.
Au rang des militants écopant de sanctions figure Jean-Michel Mandaba, Secrétaire général du MLPC et actuel ministre de la santé publique. Son parti l’avait suspendu de toutes activités politiques du fait de son ralliement au gouvernement Touadéra III.
Dans sa présentation liminaire, Martin Ziguélé, président du MLPC, a dressé un bilan négatif du règne de François Bozizé depuis sa prise de pouvoir par les armes en 2003 jusqu’en 2011. « L’insécurité, l’interdiction de sortie de Centrafrique des opposants, la violation de la constitution, l’insuffisance des infrastructures socio-sanitaires voire éducatif, bref un régime presque dictatorial en sont quelques illustrations », a affirmé Ziguélé.
Au sujet du retrait de son parti des élections, le président du MLPC a indiqué que « l’acte a été recommandé par ses militants. Les élections ont été entachées d’irrégularités et les institutions de la république n’existent que de fait, donc non reconnues par le MLPC », a-t-il martelé.
Dans la fièvre de cette rentrée politique au sein de l’opposition il faut relever que c’était les partis politiques membres du Front pour l’Annulation des Elections de 2011 (FARE-201) qui ont ouvert le bal samedi dernier. Ils ont ainsi organisé une rencontre pour mettre terme à la trêve politique observée en mémoire des défunts Ange Félix Patassé, ancien Chef d’Etat et Ferdinand Dango, président du parti Londo.
A propos du regretté candidat à la dernière présidentielle Patassé, son état major entend tenir une assemblée générale samedi 18 juin prochain. Objectif, recadrer les stratégies politiques pour la suite du chantier enclenché par Patassé, initiateur du FARE.
Toutefois, le FARE, par la voie de son actuel coordonnateur Maitre Nicolas Tiangaye, a déclaré que des « actions pacifiques prévues par la constitution du décembre 2004 seront envisagées : meeting, marche pacifique, sit-in et concert de casseroles ».
L’autre son de cloche concernant ce vent de rentrée politique est celui du Maitre Henri Pouzzère, ancien porte parole de l’opposition. Il s’était retiré de la scène politique au lendemain de la tenue des dernières consultations populaires et refait surface à travers un point de presse.
« La manière dont les élections ont été organisées m’a rendu stupéfiant. Car, on ne peut pas aller aux élections sans prendre en compte les aspirations de la population. J’avais envisagé une discipline : combattre Bozizé et ses alliés avec un projet commun et un seul candidat au nom de l’opposition. Malheureusement cette stratégie n’avait pas été comprise par mes amis, et c’est ce qui m’a motivé de me retirer de la scène politique un moment », explique Pouzzère.
Il faut dire que toute l’opposition campe toujours sur son mot d’ordre à savoir, annuler et reprendre les élections en Centrafrique, largement acquises au parti Kwa Na Kwa au pouvoir. Pourtant, toutes les institutions républicaines ont été déjà mises en place il y a plus de 2 mois.