Un communiqué de l’Observatoire des Médias en Centrafrique (OMCA) publié ce 27 juin 2011 fustige le manque de culture de la plupart des journalistes centrafricains. Cette situation engendre de graves lacunes en français et dans le domaine de la culture générale.
L’OMCA cite en exemple le titre paru récemment en première page d’un quotidien banguissois, repris en page intérieure : « le Gouvernement et la CPJP fument le chalumeau de la paix ». L’article rendait ainsi compte de la cérémonie de signature de l’accord de cessez-le-feu organisée à Bangui.
Pierre Debato II, président de l’OMCA se livre à une leçon de vocabulaire. « Situation cocasse », commente-t-il dans le communiqué avant de poursuivre : « le titre est non seulement un contresens, mais un non sens et aux antipodes de l’article, l’expression employée n’étant pas française. Imagine-t-on deux belligérants s’engageant pour la paix, s’envoyer ou fumer de la flamme très chaude ? Par conséquent, fumer le calumet de la paix est l’expression française consacrée qui convient pour l’événement dont le journaliste a rendu compte dans son article»
Dans ses conclusions le président de l’OMCA rappelle que le journalisme est un métier qui exige de la connaissance et de la pratique de quelques principes de base ainsi que la maîtrise des principales difficultés de la langue utilisée et de la grammaire. Il est donc important que des contenus de qualité soient publiés. A ceux qui expliquent cette situation par le manque de formation, l’OMCA rappelle que même sans formation initiale et sans apprentissage, « ceux qui ont choisi d’exercer le métier de journaliste doivent le faire selon les règles de base de l’écriture, à savoir, exactitude, concision, clarté, et se perfectionner dans la langue utilisée. »
De tels manquements « récurrents » et relevés dans quasiment tous les journaux paraissant à Bangui, sont de nature à ternir l’image de toute une corporation et à décrédibiliser le profession aux yeux du public.