La plus grave entrave à la gestion correcte du processus électoral a été l’inobservatiopn des dispositions du code électoral par les acteurs du processus. C’est le constat fait par la commission épiscopale « Justice et Paix » de Centrafrique. Le bureau national de cette structure de l’Eglise catholique a publié une déclaration à propos du processus électoral. Elle est datée du 30 juin 2011.
Les autres entraves dénoncées par « Justice et Paix », sont le fait d’avoir utilisé la carte d’électeur pour en faire des récépissés sans la procédure de contrôle prévu par le code électoral. Et aussi le fait de ne pas délivrer de vraies cartes d’électeur, « ce qui a pu engendrer des fraudes et toute la somme d’irrégularités déjà dénoncées ».
La Commission « Justice et Paix » déplore que « le grand absent de ce processus était la politique, comme désir et projet de société. Les idées et les propositions qui visaient à montrer un projet de société étaient marchandise très rare ».
La déclaration fait remarquer qu’il y a eu « dans plusiseurs localités des tentatives de fraudes pour changer les résultats de la volonté populaire et faire élire des députés de quelque bord bien identifiés ». Mais elle se réjouit du fait que « certaines tentatives de fraudes n’ont pas abouti grâce à la vigilance des populations ». Elle note aussi avec satisfaction que la Cour constitutionnelle a annulé et redressé une grande quantité de proclamations des députés faites par le CEI (commission électorale indépendante).
Cette déclaration de la Commission « Justice et Paix » s’achève par plusieurs recommandations. Par exemple, la mise en place d’un organe permanent de gestion des élections et un toilettage objectif du code, la constitution d’une liste électorale informatisée, la pleine indépendance des organes de juridiction, enfin la vigilance du peuple vis-à-vis des politiciens.
En conlusion, écrit « Justice et Paix », « les élections parfaites existent seulement dans les rêves de ceux qui y croient mais la Commission espère que le peuple centrafricain aura droit, à l’avenir, à des élections transparentes, honnêtes et fiables ».
La commission avait déployé 514 observateurs pendant les élections 2011 en Centrafrique.