Les activités académiques risquent d’être sensiblement perturbées à l’Université de Bangui dans la semaine qui commence ce lundi 25 juillet 2011. C’est la résultante d’une série de grèves des enseignants d’une part et des étudiants d’autre part enclenchées depuis plus d’une semaine. Chaque partie est en grève pour des raisons qui lui sont propres.
Les Enseignants de l’Université de Bangui revendiquent une amélioration de leurs conditions matérielles. Ils se disent contraints de « passer à la vitesse supérieure ». Pour cela, ils déclenchent une « grève de trois jours à compter du mercredi 27 juillet prochain. Ils revendiquent toujours la mise en application du décret présidentiel portant « statut particulier des enseignants du Supérieur ».
La décision de la grève a été prise à l’issue d’une Assemblée Générale tenue ce 23 juillet à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’Université de Bangui. Les enseignants avaient donné 8 jours aux autorités pour leur donner satisfaction. Ils n’ont enregistré à ce jour aucune réaction.
Le SYNAES est convaincu que si l’application de la grille portant statut particulier des enseignants du supérieur pose encore problème, c’est parce que le Chef de l’Etat, François Bozizé, a été abusé par certaines personnalités mal intentionnées. « Nous n’avons de problème avec le chef de l’Etat. Quant il est arrivé aux affaires en 2003, il n’a pas trop attendu pour être très sensible aux problèmes des enseignants du supérieur. Très rapidement en 2006, il a pris des mesures allant dans l’amélioration des conditions de travail des enseignants du supérieur. Mais maintenant nous pensons que le chef de l’Etat a été victime d’une supercherie. Comment il signe un décret et quelque part, on retire la grille pour créer une complication ? ».
Au finish, ils se disent mécontents de la confiscation depuis deux ans par le Rectorat des projets d’Arrêtés à soumettre au Ministre de l’Enseignement supérieur pour la prise en compte de ces statuts particuliers.
Gervais Nzapali, Secrétaire Général du Syndicat des Enseignants du Supérieur (SYNAES), se veut plus explicite : « nous sommes au regret de constater aujourd’hui que les textes qui régissent le fonctionnement de l’Université sont foulés au pied, par ceux là qui sont les garants de ceux textes : Je veux parler du rectorat ». Le secrétaire du Synaes s’insurge contre le fait que le rectorat « prend des décisions qui minimisent les enseignants et remettant en cause les textes du fonctionnement de l’Université ». Une allusion à la grève des étudiants de la faculté des lettres.
A propos de la grève déclenchée par les étudiants, on enregistre de nombreuses réactions. Pour Clément Anicet Guiama Massogo, Doyen de la Faculté des lettres et des Sciences humaines de l’Université de Bangui interrogé par Radio Ndeke Luka « le vrai problème qui se pose actuellement est la gestion de transition entre l’ancien système d’évaluation et le passage au nouveau système LMD (Licence-Master-Doctorat). Nous sommes entrain de traverser une période de transition. Dans l’ancienne méthode pour avoir accès à la maîtrise, il faut avoir une moyenne de 12. Ceux qui n’ont pas eu cette note ont reçu leur Licence mais l’accès à la maîtrise leur a été refusé ».
Le doyen de la FLSH de renchérir que « des dispositions sont entrain d’être prise pour mettre fin à toutes ces agitation ». Depuis vendredi 22 juillet 2011 les cours sont momentanément perturbés à la fac des lettres. Les étudiants en 3ème année de sociologie exigent à travers une grève, la révision des anciens textes règlementant leur accès en année de maitrise. Une grève que ces étudiants promettent de poursuivre jusqu’à la satisfaction de leur revendication.