Une soixantaine d’hommes armés appartenant aux Forces Populaires Républicaines (FPR) du Général Baba Ladé tchadien ont fait irruption mercredi 3 août 2011, dans la préfecture de la Ouaka (Centre de la RCA) et ont investi la commune de Kpladama-Ouaka (25 kilomètres de Bambari). Ils ont ainsi occupé 2 villages : un transformé en quartier général et l’autre en marché à bétails, servant aussi à l’écoulement de leurs butins de guerre.
L’information a été relayée mercredi par le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la région et confirmée ce vendredi 5 août 2011 par le Médiateur de la République Mgr Paulin Pomodimo.
Ce dernier vient « d’envisager une mission à Kaga-Bandoro (nord du pays et base arrière de cette rébellion), pour samedi 6 août, afin d’entamer une nouvelle discussion avec le général rebelle Baba Ladé. Pomodimo entend ainsi obtenir la cessation de toutes hostilités perpétrées par le FPR dans cette ville ».
Le correspondant a expliqué que « ces hommes sont bien armés, habillés en grand boubou. Ils se sont exprimés en Sango (langue nationale de la RCA) et en Fulbé (une langue propre aux assaillants). Leur présence avait été signalée depuis le 29 juillet 2011 dans les villages envoisinant Bambari ».
Le correspondant de Radio Ndeke Luka a précisé « qu’ils ont pour objectif de s’emparer du bétail, des biens ainsi que de l’argent liquide détenu par les éleveurs peuhls et certains paysans. C’est au marché à bétail du village de Lando, situé à 35 Km de Bambari, qu’ils se rendent pour écouler leur butin ».
Plusieurs témoignages « font état de brimades infligées à ceux qui refusent de leur remettre de l’argent. D’autres affirment avoir vu certains insurgés brandir « des ordres de mission, signés du Général Baba Ladé, lui-même ».
En l’espace de deux jours, de nombreuses victimes ont afflué les locaux du Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique (Binuca) à Bambari, pour déplorer ces exactions et y trouver refuge. Les populations désertent les villages occupés pour se réfugier dans les brousses. Les activités agropastorales sont paralysées.
Du coté des organisations humanitaires, plusieurs activités sont suspendues. Il est exemple devenu difficile de se rendre dans les camps des réfugiés soudanais, situés seulement 4 km des villages occupés par les rebelles.
La psychose commence même à gagner la population de la ville de Bambari. La population réclame du gouvernement centrafricain une opération militaire pour refouler les assaillants et en finir avec eux.
Tous les observateurs de la vie politique et sécuritaire se sont interrogés sur cette situation. Toutefois, un accord de paix a été déjà signé avec le gouvernement tchadien le 13 juin 2011à Bangui, sous le parrainage du médiateur de la République Mgr Pomodimo.
Aux termes de cet accord, « le Général Baba Ladé devait quitter le territoire centrafricain avec ses hommes qui se chiffrent à plus de 1000 et rentrer dans son pays ». Or, le premier signe du non respect de cet accord a été apparu une semaine après sa signature.
A titre de rappel, quelques hommes du général rebelle s’étaient attaqués aux ex rebelles centrafricains de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) de Jean Jacques Démafouth. On avait alors dénombré des pertes en vies humaines avec prise d’otages. Ces rebelles qui se présentaient comme des dissidents entendaient ainsi manifester leur mécontentement pour n’avoir pas été associés à l’accord de Bangui.
Le 25 juin, le médiateur de la République Monseigneur Paulin Pomodimo avait réussi à réconcilier les rebelles tchadiens et ceux de Centrafrique. Les otages avaient ensuite été libérés et remis à leurs familles grâce au concours du Comité International de la Croix Rouge (CICR).