Après l’échec des négociations dés la première rencontre avec le syndicat des enseignants de l’Université, le gouvernement centrafricain est revenu à la charge. Par la voix de son ministre d’Etat à l’enseignement supérieur Jean wilibiro Sacko, il a engagé un plaidoyer auprès des enseignants en grève. Ces derniers sont invité à reprendre le chemin du campus universitaire. Un communiqué du ministère rendu public lundi 22 août et diffusé dans les médias à Bangui se fait l’écho de cette tentative pour éviter le spectre d’une année blanche qui plane sur l’Université de Bangui.
Pour le moment, la démarche est loin de porter des fruits. Aucun signe de reprise sur le campus n’a été observé en ce mardi, au lendemain de la diffusion du communiqué du gouvernement. Les grévistes ont au contraire fait savoir qu’ils campent toujours sur leur position initiale, à savoir la prise d’un arrêté d’application revalorisant leurs fonctions et leur statut.
Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka, le Ministre Sacko a encore tenté de convaincre les grévistes : « il ne faut pas perdre de vue que dans le décret de 2006, la grille salariale n’a pas été intégrée, mais elle est encore en négociations. Il est difficile pour le gouvernement d’agir favorablement maintenant bien qu’il ait reconnu la légitimité de ce mouvement. Toutefois les mesures nécessaires sont en cours pour non seulement satisfaire ces enseignants, mais l’ensemble des autres fonctionnaires et agents de l’Etat. Ce faisant le gouvernement se voit dans l’obligation de différer cette prise en charge comme il l’a fait pour certains secteurs afin de ne pas retomber dans les arriérés de salaire ».
Au sujet d’une éventuelle année blanche, le ministre d’Etat affirme que celle-ci relève « de la compétence du conseil de l’université : il rendra une décision en fonction du volume horaire des cours déjà dispensés ».
De son côté le bureau exécutif de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANAECA) vient d’interpeller ce mardi le Médiateur de la République pour arbitrer la crise entre le gouvernement et leurs encadreurs.
Gildas Bénam, président de l’ANECA met en avant « le droit à l’éducation au cours de cette rencontre. Il est question de prendre notre responsabilité pour mener des démarches afin d’éviter le pire car, depuis le début de la crise, toutes les négociations entamées entre les 2 parties sont restées vaines ».
Quant Maitre Paul Yakola, conseiller national juridique de la Médiation « le dossier de ces étudiants sera examiné et une 1ère réunion est prévue mercredi 24 août pour jeter les bases des négociations ».
Il y a une semaine, le Premier ministre avait tenté une négociation pour une reprise. Celle-ci s’est malheureusement soldée par un échec.
La grève des enseignants du supérieur a duré plus d’un mois. Elle est couplée avec celle des étudiants. Ceux-ci exigent le départ sans condition du directeur des bourses et stages. Ils lui reprochent « une gestion opaque ».