Depuis presqu’un mois, la ville d’Obo (extrême sud-est de la RCA) traverse une pénurie sans précédant de manioc qui reste l’aliment de base, consommé par plus 99% de la population de la ville.
Une cuvette de manioc qui coutait 1500 FCFA (environ 2,6 euros) est passée ce 14 septembre 2011 à plus de 5000 FCFA (7,7 euro). Aussi, « il faut un véritable parcours du combattant pour retrouver cet aliment devenu désormais rare », a mentionné le correspondant de Radio Ndeke Luka.
Selon quelques spécialistes de l’agriculture de la ville, « la crise n’est qu’au début, et il faut au moins 2 ans pour retrouver de manioc à Obo ». La liberté de circulation est totalement restreinte dans la ville à cause de l’insécurité imposée par les éléments rebelles de la LRA de Joseph Koni, qui commettent des exactions sur les populations.
Une ceinture sécuritaire de 5km carré a été mise en place par les éléments de l’armée ougandaise et ceux des armées centrafricaines afin de permettre à la population de faire seulement ses besoins élémentaires. Les localités périphériques de la ville d’Obo qui la ravitaillent en manioc sont dévastées et les populations se concentrent elles aussi dans cette zone sécurisée.
Le 19 août dernier, le Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR) avait décidé d’arrêter la distribution des vivres aux populations vulnérables dans le Haut Mbomou, arguant que la population doit désormais se prendre en charge.
Guilaine Carty, sous-déléguée du CICR pour la zone Est, avait affirmé que « la Croix Rouge ne peut pas toujours continuer avec la gratuité, donc les populations doivent se prendre en charge, c’est pourquoi nous avons apporté ces semences pour la relance du secteur agricole ».
La population concernée n’avait pas approuvé la décision de la CICR. Elle pense que l’insécurité qui persiste dans la région rend difficile la libre circulation des personnes et les activités champêtres.