Un jeu de cache cache entre éleveurs et officiels invités pour l’ouverture du marché à bétail de Bouboui (45 kilomètres nord de Bangui) ? Tout semble tourner au ralenti : aucun bœuf dans les enclos apprêtés et des travaux restent encore à achever sur ce nouveau site.
C’est à ce spectacle que les officiels et habitants de ce village se sont livrés ce samedi 29 octobre 2011. Seul le ministre délégué au monde Rural et les autorités locales ont procédé à l’ouverture technique de ce nouveau marché à bétail déjà contesté par certains acteurs.
Même le Chef de l’Etat François Bozizé, convié à l’évènement était absent. Ce qui a suscité des interrogations sur la concrétisation de ce projet initié par le gouvernement centrafricain.
Selon le correspondant de Radio Ndeke Luka qui a aussi pris part à la cérémonie, « après la fermeture du marché à bétail du PK 13, celui de Bouboui devrait être opérationnel ce 29 octobre. Ce qui n’a pas été le cas », a-t-il constaté.
Face au refus des éleveurs d’emmener leurs bœufs sur le nouveau site, Bertrand Béa député de Boali (95 kilomètres nord de Bangui) et un des officiels, a déclaré que « toutes reformes comportent des difficultés. Un appel a été déjà lancé à l’endroit des concernés qui ne tarderont pas à revenir à de bons sentiments ».
De son côté, madame Marguerite Bégalé, maire de la ville de Boali, a relevé que « nulle n’est au dessus de la loi. De force ou de gré, ces éleveurs ont l’obligation de rejoindre sans tarder le nouveau site affecté par les autorités du pays ».
Ce que l’on sait, il y a 3 jours, des gros véhicules ont commencé le convoyage des bœufs à destination de l’abattoir frigorifique de Bangui.
Au fait l’argument avancé par le gouvernement pour le transfert du marché à bétail a été entre autres la création des emplois aux jeunes et la réponse à la plainte de la population sur les mauvaises conditions d’abattage de bœufs jadis effectué à Ngola : des carcasses de ces bêtes lavées dans des eaux souillées et évacuées sur les marchés dans de charretons.
Un autre problème soulevé par le transfert du marché à bétail à Bouboui est aussi la perte d’emploi des jeunes riverains à l’ancien marché.