« Bangui sans taxis », pour dénoncer les violences de l’armée

« Prenez vos précautions, pas de taxi mercredi 2 novembre ! » C’est le message qui est revenu en boucle ce 1er novembre 2011 sur les ondes de Radio Ndeke Luka dans ses éditions de la matinale et de la mi-journée. Le syndicat des conducteurs et receveurs des taxis et bus (SCRTB) a décidé d’observer un arrêt de travail et une journée « Bangui sans taxis » le mercredi 2 novembre 2011. Une décision prise pour protester contre « les différentes sortes d’exactions souvent mortelles, exercées par certains éléments des forces de l’ordre sur les conducteurs des taxis et bus, ces derniers temps ».

Le syndicat à travers ce mouvement entend attirer l’attention des autorités centrafricaines afin d’assurer la sécurité et la protection des conducteurs et receveurs des taxis et bus. Le syndicat des conducteurs et receveurs des taxis et bus à informer le ministre d’Etat chargé du développement des transports dans la journée du lundi, sur cet arrêt de travail.

Dans une lettre adressée au ministre des Transports, le syndicat a rappelé les 4 sanglantes exactions commises au cours des deux dernières années par les éléments de l’armée, de la police ou de la gendarmerie, sur les conducteurs et receveurs des taxis et bus en Centrafrique. Le dernier incident remonte au samedi 29 octobre.

Dans leur lettre, les responsables du Syndicat rappellent ces faits : « Un chauffeur de taxi a été abattu au niveau du croisement Marabéna, il y a plus d’une année aujourd’hui ; au niveau du 7e arrondissement, en présence d’un magistrat qui était à bord du véhicule, un chauffeur de taxi a été victime d’une agression à main armée par un policier ; le 27 octobre 2011, un taximan a été sauvagement battu par les éléments de l’OCRB en patrouille ; Deux jours plus tard, un autre chauffeur de taxi  sollicité par les éléments de la garde présidentielle pour les conduire au PK 22 en vue de ramener à Bangui leurs sacs de ciments, a été blessé par balles où il est en soins intensifs à la réanimation chirurgicale  de l’Hôpital de l’Amitié dans des conditions déplorables ».

Jean Brice Portdjane le secrétaire général du SCRTB, a indiqué que cette action est « un appel au gouvernement d’assurer la protection et la sécurité des centrafricains en général et celle des conducteurs et receveurs des taxis et bus en particulier ».

Outre la journée Bangui sans taxis, le syndicat a décidé également d’observer un arrêt de circulation des taxis et bus dès 19 heures à compter du lundi 7 au lundi 14 novembre prochain. Pour des raisons de sécurité

Certains observateurs commencent à douter de l’impact négatif que pourrait engendrer cet arrêt de travail, vu que des bus d’une société d’Etat centrafricain la SONATU (Société nationale des transports urbain) sont en circulation en ce moment dans la ville de Bangui. Le personnel de la SONATU n’est pas affilié au syndicat des conducteurs et receveurs des taxis et bus.

Mais le secrétaire général du SCRTB affirme que le mouvement sera suivi au maximum, car « les bus de la SONATU n’empruntent pas toutes les lignes de la capitale Bangui et ne peuvent pas offrir des transports en course ». Des tracts sont en distribution, pour inciter les taximen et chauffeurs de bus à observer ce mouvement.