« Gaoussou Barry, le directeur de BSIC à Bangui a été expulsé pour faux et usage de faux, détournements de deniers publics et actions subversives…Pour ce qui est du rapport d’Amnesty International, le gouvernement ne se reconnait nullement dans les situations décrites pour l’ONG ». Voilà en résumé les réactions du gouvernement centrafricain à propos de deux sujets qui font l’actualité actuellement dans le pays. Il s’agit de l’expulsion du directeur général de la banque sahélo-sahélienne pour l’investissement et le commerce, et le rapport récent d’Amnesty International sur la situation des droits de l’homme dans en RCA. Firmin Findiro, ministre de la Justice, et porte-parole du gouvernement a convoqué la presse lundi 31 octobre dans l’après-midi pour des mises au point.
D’abord la situation à BSIC. C’était journée de grève ce 31 octobre. Le personnel exige la libération de deux cadres détenus depuis une quinzaine de jours. Il s’y ajoute que vendredi 28 octobre, la police est venue chercher le directeur, Monsieur Gaoussou Barry. Le lendemain, il a été expulsé.
Dans le détail, le ministre explique que M. Gaoussou Barry a effectué en 2009, des opérations sur le compte du Trésor Public sans le consentement de l’Etat. On lui reproche d’avoir effectué des retraits sur le compte de l’Etat sans le visa de la Direction générale du Trésor. Pour le porte-parole du gouvernement, il s’agit là « de manipulations et de malversations ». Ces opérations ont été faites au début de la bancarisation des fonctionnaires. Toujours selon le ministre, le DG de la banque a toujours été sommé de régulariser cette situation mais a toujours opposé une résistance. En outre, il est reproché à Monsieur Gaoussou Barry d’avoir toujours refusé de déférer aux convocations, prétextant son statut de diplomate. Il y a également, poursuit le ministre, que « le DG de BSIC a employé des manœuvres subversives pour inciter le personnel de la banque à entrer en grève en violation de la législation du travail ».
Finalement le ministre de la sécurité, de l’émigration et de l’ordre public « a ordonné son expulsion pour que force reste à la loi ».
Le second sujet évoqué face à la presse est le rapport d’Amnesty International publié le 20 octobre 2011 sous le titre « République centrafricaine. Les civils sont les principales victimes de décennies de violences et d’atteintes aux droits humains ».
Le gouvernement centrafricain ne se reconnait nullement dans la situation décrite par AI dans ce rapport. « Il est excessif, selon le porte-parole du gouvernement, d’affirmer qu’il y a un vide juridique qui ne permet pas d’entrevoir la fin des violations des droits de l’homme. Le gouvernement centrafricain s’interroge sur les données réelles des investigations menées par Amnesty ». Firmin Findiro se dit toutefois conscient qu’il y a des efforts à faire en matière de protection des droits de l’homme. Il reconnait qu’une partie de la population continue d’être victime des violations des droits de l’homme de la part de mouvements rebelles. Et pour cette raison, il lance « un appel à tous les partenaires d la RCA, afin de favoriser l’instauration d’un climat propice des droits humains dans les parties du territoire concerné ».
Et quand AI affirme dans son rapport qu’il y a manque de volonté du gouvernement à protéger les citoyens et à assurer le contrôle de l’intégrité du territoire national, le porte-parole rétorque qu’au contraire, « la question sécuritaire constitue une préoccupation constante et que la République centrafricaine a opté pour une réponse coordonnée tant sur le plan organisationnel que stratégique ».
Pour conclure, le ministre fait observer que « les affirmations d’AI ne servent que de paravent pour occulter les nombreux efforts consentis en matière de droit, de bonne gouvernance, des droits de l’homme et de la sécurité des biens et des personnes en RCA. En réalité, la situation des droits de l’homme en RCA est plus meilleure que dans d’autres pays…Le gouvernement s’étonne de la légèreté des écrits de AI ».