Du 10 au 11 novembre 2023, un projet de loi concernant les besoins des victimes des VBG a été validé à Bangui. A l’issue d’une rencontre de deux jours, les victimes de ces violences ont demandé, entre autres, la prise en compte de leur situation dans le Code de procédure pénale en révision.
L’occasion a permis aux victimes des violences basées sur le genre (VBG) de proposer des recommandations fortes à l’endroit du gouvernement. Parmi ces recommandations, les victimes ont demandé aux autorités judiciaires d’incriminer les mariages forcés, d’élaborer une loi spécifique sur la protection des victimes et témoins et de revoir le fonctionnement de l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences à l’égard des femmes et des enfants (UMIRR) en la dotant de matériels adéquats.
« Soulager les victimes »
« Des enquêteurs ont été formés par IRC et ont été envoyés dans les 8 arrondissements de Bangui, Bimbo et Bégoua. Ils ont recueilli des informations qui touchent les victimes. Cette nouvelle loi va soulager les victimes des violences », a expliqué Sidoine Makanda, ministre conseiller du chef de l’Etat en matière du genre.
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Pour le département de la justice, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement pour la restauration d’un Etat de droit.
« Intégrer les dispositions liées aux VBG »
« Une fois adoptée par le gouvernement, l’Assemblée nationale va voter une loi portant modification du Code pénal et du Code de procédure pénale. J’ose espérer que cela se fera à la prochaine session de mars 2024 pour permettre d’intégrer les dispositions liées aux VBG », a souhaité Arnauld Djoubaye Abazène, ministre de la justice.
Jusque-là, la question des violences basées sur le genre n’est pas encore prise en compte ni par le code pénal ni par le code de procédure pénale centrafricains. Si cette loi arrive à être adoptée par l’Assemblée nationale, les victimes des VBG auront un cadre juridique pour leur protection.
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