Afin de parvenir à une biodiversité aménagée, durable et profitable au pays, le gouvernement centrafricain et ses partenaires entendent mutualiser leurs efforts. Ils ont échangé les 16 et 17 novembre 2023, à Bangui, sur la conservation de la faune et de la flore dans les aires protégées du Nord-est du Centrafrique.
Pendant deux jours, des enseignants chercheurs et des étudiants venus de la Belgique, du Congo-Brazzaville, de la République démocratique du Congo, du Tchad et ceux du Centrafrique ont présenté les états des lieux des différentes espèces de la biodiversité. Il s’agit des poissons d’eau douce, des oiseaux, des insectes, reptiles et amphibies dans les parcs nationaux du Nord-est gérés par la WCS. Durant les échanges, les spécialistes ont évoqué des pratiques regrettables dans la capture des poissons.
« Extinction »
« Il y a régression de certaines espèces de poissons due à la surexploitation de la pêche voire même une extinction de certaines espèces. Aujourd’hui, on ne peut pas trouver le capitaine. J’ai parlé des hippopotames qui sont rares. Les gens viennent du Tchad et font usage des poisons et des grenades pour pêcher », a regretté Francis Samba, un consultant national en pêche.
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La sensibilisation des communautés riveraines au changement des habitudes, facteur de disparition de plusieurs espèces aquatiques s’avère importante pour éviter le pire.
« Une bataille »
« La population qui ne trouve pas de poissons dans les zones à libre pêche est obligée d’aller dans le parc. L’interdiction d’aller dans le parc est une bataille entre la population et nous. Le parc représente une zone de reproduction des poissons qui vont alimenter la zone libre qui a été vidée de ses poissons », a fait savoir Donatien Ndakobo, ingénieur zootechnicien à la WCS.
Pour certains participants, la collecte des données scientifiques sur la biodiversité exige un niveau de recherche poussé.
« Pérenniser les espèces »
« Pour pérenniser la multiplication de ces espèces, nous devons savoir de quoi se nourrit le poisson. Ceci, en vue de dénombrer les différentes espèces d’origine animale ou végétale que consomment ces poissons dans un but de valoriser ces données et faire des plans d’action pour la pérennisation de ces différentes espèces de poisson », a suggéré Guy-Magloire Kambadé, étudiant en master 2 de biologie santé et écologie appliquée à l’université de Bangui.
A la fin des échanges, ces universitaires et experts se sont accordés sur plusieurs recommandations à l’endroit du gouvernement et aux bailleurs de la conservation. Des activités impliquant les populations bénéficiaires, des voyages, du matériel de prélèvement et de recherche. Des contraintes estimées à plus de 2 milliards 537 millions de francs CFA.