En République centrafricaine, les accidents de la circulation continuent de faire de nombreuses victimes, dont bon nombre sont abandonnées à leur triste sort. Pendant que le ministère des Transports pointe du doigt le comportement dangereux de certains conducteurs, les services sanitaires déplorent la saturation de leurs locaux.
A Bangui par exemple, les accidents de la circulation causent, presque au quotidien, la désolation dans les familles. Les engins les plus impliqués dans ces accidents sont les mototaxis, un moyen de transport en forte croissance à travers la République centrafricaine.
Si les accidents de la route se comptent par dizaines, de nombreuses victimes sont généralement abandonnées voire non-assistées faute de plateau technique conforme ou de suivi. Malgré leur infirmité, certaines accidentés se voient obligés de surmonter leur handicap pour subvenir à leurs besoins.
« Je l’ai surmonté »
« C’est un choc que j’ai reçu. Je ne suis pas né dans cet état. Mais, je l’ai surmonté. Aujourd’hui, je suis obligé de mener des activités pour prendre soin de ma famille », témoigne Thibaut, un mototaximan.
Si certaines victimes essaient de surmonter leurs difficultés, d’autres se disent abandonnées à leur triste sort.
« Je revenais du travail quand une moto m’a renversé. Cela a déjà fait plus de 12 ans aujourd’hui. Malheureusement, j’ai été abandonné », déplore Kossi, une victime d’accident de la route.
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Selon le ministère des Transports, plusieurs raisons expliquent ces nombreux accidents dans le pays.
Comportement irresponsable des usagers
« Les accidents sont beaucoup plus causés par l’état des routes. Nous avons également le comportement irresponsable de certains usagers. Parfois, c’est l’ignorance du code routier par les conducteurs de motos, les surcharges… On peut aussi attribuer la responsabilité à l’imprudence des piétons, les conduites sous l’emprise de l’alcool et la drogue », explique, Justin Yalingou, cadre du ministère des Transports.
Dans les centres hospitaliers de la capitale, le nombre de victimes d’accidents de la circulation ne cesse d’augmenter.
« Les chiffres sont en forte hausse »
« Le taux d’admission en 2022 était trop élevé. Nous avions reçu en hospitalisation 1235 patients contre 717 en soins intensifs. Cette année, les chiffres sont en forte hausse. Le 1er semestre nous donne déjà en admission, près de 500 patients en soins intensifs. Les cas de décès aussi sont élevés cette année », regrette Abel Assaye, directeur du Centre hospitalier communautaire de Bangui.
Les accidents de la route demeurent un réel problème de santé publique en République centrafricaine. Ils sont généralement dus à des infrastructures routières en mauvais état, au manque des panneaux de signalisation, aux excès de vitesse et au non respect du code routier.
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