Au cours de sa conférence de presse du 22 novembre 2023, la Minusca a annoncé qu’un accord de libre circulation a été signé, le 20 novembre, entre la milice A Zandé Ani Kpi Gbé et la communauté musulmane d’Obo. Quelques jours seulement après cette annonce, les miliciens démentent ces propos.
Les miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé n’ont pas attendu longtemps pour réagir à l’annonce de la Minusca qui a indiqué qu’un engagement communautaire a été signé entre la milice et la communauté musulmane d’Obo. Dans un communiqué rendu public, le mouvement armé dit ne pas reconnaître l’existence d’un tel accord.
« On va signer cet accord avec qui ? »
« C’est un propos mensonger. C’est la mairie qui a convoqué cette réunion. Elle a regroupé les communautés chrétienne et musulmane. Après, on a commencé à nous poser des questions sur l’insécurité qui règne à Obo. Et, le débat s’est arrêté ici. Mais 2 jours après, à notre grande surprise, on a entendu que nous avons signé un accord de paix. Les responsables de l’UPC ne sont pas ici. On va signer cet accord de paix avec qui ? Nous n’acceptons pas un tel propos « , a réfuté Michel Koumboyeki, un des responsables des miliciens A Zandé Ani Kpi Gbé.
-Lire aussi : Bambouti : une réunion pour désamorcer la tension entre militaires sud-soudanais et milice A Zandé Ani Kpi Gbé
Existe-t-il réellement un accord ? Quelle est sa nature ? Contacté, le préfet du Haut-Mbomou parle d’un engagement signé entre les communautés musulmane et non-musulmane pour la cohabitation pacifique. L’autorité préfectorale n’a pas, cependant, mentionné le nom des A Zandé Ani Kpi Gbé.
Interrogé à nouveau, la Minusca insiste tout en précisant qu’il y a bien eu accord avec la milice A Zandé Ani Kpi Gbé. Ce, pour la libre circulation des communautés dans la région.
« Nous n’avions pas parlé d’accord avec l’UPC »
« Ce que nous avons dit la semaine dernière, c’était la signature d’un accord entre les communautés autochtone et musulmane d’Obo ainsi que la milice. Nous n’avons pas parlé d’accord entre cette milice et le groupe armé de l’UPC, comme cela a été démenti. Et nous continuons d’encourager cette activité », a indiqué Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
Pour le moment, il est difficile de dire qui dit vrai, car le document signé par les deux parties, comme l’affirme la Minusca, n’est pas rendu public.
-Lire aussi : Centrafrique : la ville de Mboki secouée par des combats entre la milice locale A Zandé Ani Kpi Gbé et l’UPC