Les réactions se sont multipliées 24 heures après l’arrestation et la détention du député de la 1ère circonscription du 4e arrondissement à la Section des recherches et d’investigations (SRI) à Bangui. Dominique Yandocka a été arrêté à l’aube du 15 décembre à son domicile alors qu’il bénéficie encore de son immunité parlementaire.
Même si l’on ignore encore ce qui est reproché à Dominique Yandocka, son arrestation, faite en violation de la Constitution, suscite de nombreuses réactions. Partis d’opposition, personnalités politiques et certaines organisations, la plupart dénoncent une arrestation «arbitraire».
De prime abord, le Bloc républicain pour la défense de la constitution du 30 mars 2016 (BRDC) qualifie d’arbitraire cette arrestation. Des opposants, réunis au sein de cette plateforme, estiment que l’arrestation du président du mouvement ITA est intervenue à 4 heures du matin. Et donc pour eux, c’est un enlèvement d’État, imputable au « pouvoir autoritaire de Bangui ».
« Caporalisation des institutions de la République »
Par ailleurs, le BRDC dénonce et condamne ce qu’il qualifie de « Dérive totalitaire » tout en exigeant la libération immédiate de Démonique Yandoka. De son côté, l’URCA d’Anicet Georges Dologuélé tire la sonnette d’alarme sur la « caporalisation des institutions de la République » par le chef de l’État et attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur l’agonie de la démocratie en RCA.
Si certains opposants politiques tiennent pour responsable de cette arrestation, le président Faustin Archange Touadera, le MDSP de Désiré Erénon en attribue la responsabilité au parti au pouvoir, le MCU. Dans sa déclaration relative à cette situation, le MDSP s’adresse au MCU avant d’appeler tous les défenseurs de la démocratie à barrer la route à cette pratique.
Silence du côté du parlement et de la justice
A ce jour, ni le gouvernement ni le bureau de l’Assemblée nationale moins encore le parquet de Bangui n’ont encore réagi à cette affaire. Ce silence anime déjà les débats au sein de la société. Radio Ndeke Luka a, plusieurs fois, tenté en vain de joindre le président de l’Assemblée nationale et son vice pour connaître la position officielle du bureau du parlement. Cependant, en guise de soutien à leurs collègues, certains députés ont individuellement condamné cet acte tout en appelant à sa libération immédiate.
Des antécédents
Le député de la 1ère circonscription du 4ème arrondissement et l’actuel président de la Commission ressources naturelles à l’Assemblée nationale n’a pas été d’accord avec le camp de la majorité durant le processus du changement de la Constitution. Il avait même appelé au boycott du processus. Mais, ce n’est pas tout. Dominique Yandoka a été absent des activités parlementaires ces derniers mois. Ce qui a poussé le président de cette institution, Simplice Mathieu Sarandji, à prendre un arrêté, le 10 décembre, pour amputer deux tiers des indemnités de ce dernier ainsi que pour deux (2) de ses collègues de l’opposition, Martin Ziguélé et Anicet Georges Dologuélé, en application du règlement intérieur de l’institution. Motif évoqué : absence prolongée de plus d’un mois en commission et en séances plénières.
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