Dans la préfecture de la Ouaka, la peur gagne du terrain. C’est aussi l’exaspération face à la présence des hommes de Baba Ladé considérés par les populations comme des envahisseurs. Déjà il est question de comités d’auto-défense pour résister et empêcher la poursuite des exactions.
En effet, suite à la publication la semaine dernière d’un rapport des autorités locales sur l’insécurité grandissante dans la préfecture, créée par les hommes du chef rebelle tchadien Abdel Kader Baba Ladé chef des Forces Populaires Républicaines (FPR), la population veut se mobiliser pour barrer la route à ces hommes. Cette décision émane de plusieurs associations de jeunes de la ville, vu que le gouvernement tarde à « prendre des mesures coercitives », pour faire face à la situation et protéger les populations.
Les informations relayées ce lundi 21 novembre 2011 par le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bambari, font état de dispositions prises notamment par des groupes de jeunes pour constituer des brigades d’autodéfense contre ces hommes, vue que « nous avons demandé en vain à l’Etat d’envoyer des militaires pour chasser ces rebelles étrangers ».
Le rapport envoyé aux autorités centrales à Bangui fait état de nombreuses exactions, principalement contre les éleveurs peuhls, à quelques 10 kilomètres de la ville. Un ultimatum d’un mois avait pourtant été lancé à l’endroit de ce mouvement rebelle. Il a expiré depuis le 7 septembre dernier, soit il y a plus d’un mois. Les observateurs constatent par ailleurs que les tractations entamées pour le retour au Tchad des éléments de cette rébellion et de leur chef sont au point mort.
Au cours de derniers jours, de nombreux incidents ont été signalés. Il s’agit notamment de l’interdiction faite aux femmes par les rebelles de se rendre aux champs pour les récoltes. Les hommes de Baba Ladé ont aussi été signalés dans les localités de Grimari et Kouango, principales zones d’activités économiques dans la préfecture de la Ouaka.
Au cours du weekend dernier, ils ont aussi fait irruption au village de Ngakobo, où se trouve l’usine de fabrication du sucre centrafricain.
C’est depuis 2008 que Abdel Kader Baba Ladé s’est installé avec plus de 1000 hommes au centre-nord du pays, principalement dans la région de Kaga Bandoro. Depuis plus de 5 mois, ses hommes se sont éparpillés dans toutes les régions allant du centre, au nord et à l’est de la RCA.