Sur les trente-deux membres du nouveau gouvernement Moloua, figurent six femmes. Avec des profils différents, elles doivent faire preuve de dextérité dans un contexte où plusieurs défis socio-politiques sont à relever.
Si beaucoup d’hommes sont considérés comme les bras droits du président Faustin Archange Touadera, certaines femmes le sont aussi. Parmi celles-ci, quelques-unes ont été confirmées ou nommées pour la première fois dans le gouvernement à l’issue du remaniement technique opéré le 4 janvier dernier.
D’abord, Docteur Marthe Augustine Kirimat, titulaire d’un doctorat en chirurgie dentaire, est nommée ministre chargée de la promotion du Genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant. Elle a occupé plusieurs postes comme consultante et cheffe de service au ministère de la santé en passant par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
Ngola Françoise Ramadan Mahata entre aussi pour la première fois dans le gouvernement comme ministre des Arts, de la Culture et du Tourisme en remplacement de Jennifer Saraïva Doraz, un des soutiens au régime. Ngola Françoise Ramadan Mahata a été d’abord chargée de communication du Mouvement Cœurs-Unis (MCU), secteur Paris-Centre et Nord-Sud. Elle est donc récompensée pour son travail accompli.
Un autre nouveau visage est celui de Josiane Lina Bémaka-Soui, pédiatre de profession et ministre conseillère en matière de lutte contre la traite des personnes à la présidence de la République. Cette dernière est désormais ministre chargée de l’Action humanitaire, de la Solidarité et de la Réconciliation nationale. Il faut retenir de son parcours, une dame ayant joué un rôle de divers ordres, notamment dans la protection de l’enfance et de la lutte contre la traite des personnes. Sa prouesse dans le domaine a été reconnue par le gouvernement américain qui lui a décerné le titre de « Héroïne de la lutte contre la traite des personnes » en 2021.
Précédemment dans le gouvernement Moloua 1, Nicole Nkoué, ministre chargée de l’Urbanisme, de la réforme foncière, de la ville et de l’habitat est reconduite après deux années d’exercice au même poste. Cooptée parmi la diaspora centrafricaine en France, elle est cadre du parti Rassemblement démocratique centrafricain (RDC).
Annie Michelle Mouanga, ministre chargée du Travail, de l’Emploi, de la Protection sociale et de la Formation professionnelle a aussi conservé son portefeuille. La diplômée de l’Institut européen de management social en France avec un master en ressources humaines et diplômée de la Chambre de commerce à Paris, a été nommée ministre en 2021. Elle devra cette fois-ci défendre son poste avec un nouveau programme dénommé « la main tendue du professeur », visant à créer environ 20 mille emplois pour les jeunes.
Enfin, Sylvie Baipo Témo, ministre des Affaires étrangères, en poste depuis 2018, a remplacé à l’époque Charles-Armel Doubane. Depuis lors, elle est considérée comme une pièce maîtresse de la diplomatie centrafricaine. Sa lutte acharnée pour la levée de l’embargo sur les armes à destination de la RCA et ses sorties pertinentes à la tribune des Nations-Unies ont fait d’elle un personnage clé du régime de Bangui.
Cependant, avec six femmes sur 32 ministres, le gouvernement Moloua 2 n’a pas respecté la loi sur la promotion du genre, qui exige 35% de femmes dans les nominations et les instances de prise de décision.
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