Deux ans après la création du Comité de contrôle et de lutte contre l’importation frauduleuse des produits pétroliers en République centrafricaine, l’organe souffre de transparence et d’efficacité. Née des cendres de l’Agence de régulation des prix des produits pétroliers (ASRP), cette cellule n’a pas encore de cadre juridique pour son bon fonctionnement.
Créé en février 2022 après la dissolution de l’ASRP, le fonctionnement du Comité de contrôle et de lutte contre l’importation frauduleuse des produits pétroliers fait grincer des dents. Selon de nombreuses sources, la lutte contre la contrebande dans le secteur pétrolier n’est plus à l’ordre du jour. Les agents de cette cellule ont instauré le recouvrement des frais de pénalités sur les produits pétroliers sur les différentes barrières en lieu et place de la lutte contre l’importation frauduleuse d’hydrocarbures.
Une source précise que les fonds prélevés ne vont pas dans les caisses de l’Etat mais plutôt dans les poches des individus et cadres du ministère de l’Energie. Pour preuve, les agents recouvreurs continuent d’utiliser des quittances de l’ASRP, une structure qui n’existe plus ; dissoute en 2021 par l’Assemblée nationale. Le cadre juridique de cette structure pose également problème, car aucun agent ne dispose d’un contrat de travail formel. Il n’existe aucun texte qui crée le comité, mais juste un arrêté qui nomme son personnel.
Disparité dans les salaires
Sur 90 agents, près d’une quarantaine seulement sont déployés sur le terrain. Des cadres du département indiquent que les postes de Limbé et Ngaoundéré au Cameroun, Bambari, Mobaye, Bangassou, Bria, Birao et Sibut en République centrafricaine ne disposent pas d’agents sur le terrain. A cela s’ajoute la disparité dans le traitement salarial du personnel. Des cadres de mêmes références gagnent des salaires différents. Certains membres de la coordination touchent 50.000 francs CFA, d’autres 100.000 francs et la troisième catégorie, considérée comme les mieux aisés, perçoit au moins 150.000 francs CFA.
Par ailleurs, les agents se font payer sur la base de leurs recettes, lesquelles échappent à la comptabilité publique. Pour sa part, le ministère des Finances ne s’est pas intéressé à cette poche d’entrée de devises. Cette situation justifie en partie la prolifération de la contrebande dans le pays, avec pour conséquence, une concurrence déloyale sur le marché d’hydrocarbures.
Contacté par Radio Ndeke Luka, le coordonnateur dudit comité n’a pas souhaité se prononcer sur la question. Pour sa part, le ministre en charge du Développement de l’Energie et de l’Hydraulique, Arthur Bertrand Piri, promet de répondre dans les jours à venir aux questions évoquées.
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