Les kermesses à Bangui sont-ils des lieux de promotion de la culture centrafricaine ou des foires commerciales ? C’est la question que se posent beaucoup de centrafricains en ce début de période des fêtes de fin d’année où les kermesses poussent comme des champignons à Bangui ou dans certaines villes de provinces centrafricaines. La Rédaction de Radio Ndeke Luka a consacré un dossier à cette actualité.
Depuis de nombreuses années, on assiste à l’organisation des kermesses dans la ville de Bangui et dans certaines villes à intérêt économique du pays, comme Berberati (Ouest), Bouar (Centre Ouest) etc. Ce moment de détente donne l’occasion à la population de changer d’air. L’enquête de Ndeke Luka a démontré que certaines personnes, se plaignent de l’organisation de ces kermesses.
Les plaignants affirment que « le contenu des kermesses actuelles ne profite pas à la culture de la population centrafricaine, qui majoritairement est très jeune ».
Le décor des kermesses en Centrafrique montre des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants qui y vont endimanchés, pour se distraire, notamment pour des beuveuries.
Dans presque toutes les kermesses à Bangui en ce moment, l’enquête de la radio a montré que les activités dominantes restent la vente des boissons de tous genres. A cela s’ajoutent les friandises et les grillades. Dans ces kermesses on assiste aussi à la vente de prêt-à-porter.
Plusieurs personnes rencontrées à l’entrée et à l’intérieur des kermesses affirment à Radio Ndeke Luka que « les kermesses ne contribuent pas à la formation des jeunes ». Toutefois d’autres soutiennent que « les kermesses permettent aux jeunes de se distraire ».
Marcel Bengba, sexagénaire et père d’une famille à Bangui, en partageant son expérience rappelle que « pendant notre jeunesse, les kermesses étaient un endroit par excellence d’échanges interculturels. Les organisateurs invitaient aussi d’autres communautés étrangères à venir échanger avec nous dans divers domaines de la culture et c’était très bien pour la formation des jeunes ».
Bienvenu Paradis Gbadora, un organisateur de kermesse reconnait pour sa part que « les kermesses ont des impacts négatifs sur les jeunes », mais en revanche, elles « contribuent également à la cohésion sociale et constituent une source de revenus pour certaines personnes ».
Depuis l’ouverture de ces kermesses à Bangui, le constat est que certains élèves font l’école buissonnière pour profiter de l’ambiance. La plupart de ces kermesses sont installées d’ailleurs à proximité d’établissements scolaires.