« Je suis touché de voir que même certains groupes qui ne sont pas centrafricains sévissent dans le pays et causent des exactions sur les paisibles populations civiles ». Ces propos sont ceux du Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique Centrale, Abou Moussa. Il les a tenus le 3 décembre 2011 au cours d’une conférence de presse organisée en prélude à la 33e réunion du comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale. Cette conférence démarre ce lundi 5 décembre à Bangui.
Le diplomate onusien faisait allusion d’une part à la LRA de Joseph Kony, d’autre part à la rébellion tchadienne dirigée par Baba Ladé, également installée sur le territoire centrafricain.
Si en ce qui concerne la LRA, Abou Moussa « considère qu’une solution pour Joseph Kony est déjà en cours», en revanche, il ne cache pas son inquiétude pour ce qui est de Baba Ladé. Tout en condamnant les exactions en territoire centrafricain, Abou Moussa considère cependant « qu’il faut continuer ensemble les pourparlers avec le gouvernement centrafricain et celui du Tchad, pour que ces hommes puissent rentrer chez eux ».
Lors de son interpellation par le législatif centrafricain le 26 novembre dernier à Bangui, Jean Francis Bozizé, ministre délégué à la défense nationale, avait affirmé que « Le gouvernement est au courant des exactions des hommes de Baba-Ladé. Nous allons relancer les négociations entamées pour que lui et ses hommes retournent au Tchad. Mais si le dialogue n’aboutit pas, nous allons prendre nos responsabilités ».
Le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique Centrale a affirmé pour lui que « nous allons continuer les négociations pour que ce groupe puisse rentrer chez lui d’une manière pacifique ».
« Ce n’est pas acceptable qu’un groupe, qu’il soit externe ou interne, perturbe la vie au quotidien des populations » a-t-il encore dit en conclusion au cours de cette même conférence de presse.
Il faut rappeler à ce sujet, qu’il y a une semaine, les députés centrafricains ont interpelé le ministre délégué à la Défense sur cette situation. De plus en plus, des voix s’élèvent en Centrafrique pour reprocher au gouvernement son inaction face à l’occupation d’une partie du territoire par une rébellion étrangère. C’est depuis 2008 que la rébellion tchadien dénommée Forces populaires pour le redressement (FPR) s’est retranchée dans les préfectures du centre de la RCA. On estime à plus de 1000 hommes, ce contingent dirigé par le général Abdel Kader Baba Ladé.