À Alindao dans la Basse-Kotto, des conducteurs de mototaxis et usagers de vélos se plaignent des tracasseries routières. Ces derniers dénoncent les taxes illégales que les éléments des forces de défense et de sécurité leur imposent régulièrement. Les autorités, à l’issue d’une rencontre avec les acteurs, promettent que tout sera fait pour pallier ce problème.
Correspondance de Flavien Joséphat Zondimo depuis Alindao.
Selon des témoignages recueillis auprès des mécontents, des formalités illégales se font principalement sur la barrière de Datoko, située à 12 km d’Alindao-centre sur l’axe Bambari. Selon ces sources, les conducteurs de mototaxis et certains commerçants qui se déplacent à vélos paient régulièrement ces taxes qu’ils jugent illégales.
Des « frais de formalité » sont imposés aux passants ayant des engins. Ces frais sont décidés par les éléments des forces de défense et de sécurité en service sur ces barrières.
Ces militaires sont-ils payés ?
« Ce qui arrive aux conducteurs de mototaxis nous touche aussi. Lorsque tu achètes des feuilles de bambous pour les revendre, on te demande de payer 500 frs comme frais de formalités. Même pour une petite quantité de sésames voire un bidon d’huile de palme, tu dois payer ces formalités. Je me demande si ces militaires affectés ici n’ont pas de salaire », a déploré un commerçant.
Pour exprimer leur frustration, les conducteurs de mototaxis avaient cessé le travail du 4 au 6 février dernier. Ils n’ont repris les activités qu’après une réunion, organisée par la municipalité, en présence de certains mécontents, des responsables de la gendarmerie, de la police et des Forces armées centrafricaines (Faca).
« Tout est rentré dans l’ordre »
« Les conducteurs de mototaxis ont cessé de travailler pendant deux voire trois jours. Ils protestaient contre les attitudes de certains militaires. Mais aujourd’hui, on en a déjà débattu. Je pense que tout est rentré dans l’ordre », a fait savoir Guy Mathurin Mbozoumon, maire d’Alindao.
Pendant cette rencontre, les autorités militaires se sont engagées à sensibiliser leurs éléments en interne pour qu’ils cessent les rackets sur les barrières de cette sous-préfecture.
« S’ils ne changent pas, on va encore entrer en grève »
« Ce sont des policiers et des militaires, présents sur les barrières, qui imposent aux conducteurs de payer ces frais de formalités ; surtout pour les marchandises qu’ils transportent. C’est par rapport aux plaintes de nos membres qu’on a organisé cette réunion. Pendant cette réunion, les responsables ont promis de les rappeler à l’ordre. S’ils ne changent pas, on va encore entrer en grève », a fait savoir Mahamat Fillo, président de l’Association des conducteurs de mototaxis d’Alindao.
Les plaintes au sujet des formalités illégales sont aussi présentes sur les lèvres de certains chauffeurs de transports interurbains. Tout comme ces conducteurs, les mototaximen demandent des mesures disciplinaires contre les forces de sécurité réfractaires.
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