Le gouvernement centrafricain décide de passer à la vitesse supérieure afin de lutter contre l’existence des barrières illégales et les rackets dont sont victimes les usagers de la route. Le Premier ministre, Félix Moloua, a signé, mardi 20 février, un arrêté fixant les sanctions applicables aux auteurs de ces actes.
La signature de cet arrêté est une nouvelle étape dans la lutte contre les barrières illégales tenues par les forces de défense et de sécurité et certains agents de l’Etat. Il est défini dans cet acte les différentes pratiques sur les barrières qui représentent des fautes administratives ou disciplinaires qui seront dorénavant sanctionnées. L’on peut relever entre autres, l’installation d’une barrière illégale, l’exercice sans autorisation, l’emploi des auxiliaires sur les barrières, les comportements irresponsables, l’absence des agents sur les barrières, le trafic d’influence, la corruption active et passive, et l’extorsion de fonds.
Pour le Chef du gouvernement, qui a rendu public ce nouveau dispositif disciplinaire, la récréation est terminée.
Un dernier appel
« C’est un dernier appel lancé aux indélicats. La récréation est terminée ! On doit nécessairement travailler en respectant les règles et selon les textes réglementaires de notre pays. Il n’est pas autorisé à n’importe qui d’aller sur le terrain de commencer à prendre de l’argent entre les mains de nos concitoyens », a prévenu Félix Moloua
Tout doit être orienté au trésor
Habituellement, l’argent collecté frauduleusement sur les barrières illégales ou légales ne va pas dans la caisse de l’Etat mais profite à un réseau de fonctionnaires. Selon le Premier ministre, une stratégie sera mise en place pour lutter contre cette pratique.
« S’il faut délivrer une quittance, cela sera payé au Trésor public. Tout doit être orienté au Trésor pour que tous les Centrafricains en soient bénéficiaires. Ils doivent tirer profit de cela », a précisé le Chef du gouvernement.
Selon cet arrêté, tous les fonctionnaires civils qui seront appréhendés, écoperont d’une sanction allant de la suspension de fonction, d’un à trois mois de salaires avec traduction devant le conseil de discipline. Pour les militaires, il est prévu : l’arrêt simple, la rétrograde ou la mise à la retraite d’office.
Depuis mi-2023, le gouvernement s’est engagé dans une lutte contre les barrières illégales et les rackets sur les axes routiers. Un comité de suivi et de démantèlement de barrières illégales a été mis en place. Au jour d’aujourd’hui, plusieurs barrières illégales ont été démantelées sur certains principaux tronçons à l’exemple de l’axe Bangui- Garoua-Boulaï, principale voie de ravitaillement de la capitale depuis le Cameroun.
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