La situation humanitaire est alarmante dans la commune de Daho Mboutou, située à 105 Km de Bria, sur l’axe Mingala. Un constat fait par les autorités de la Haute-Kotto, la Minusca et des organisations de la société civile lors d’une mission conjointe effectuée dans cette commune du 13 au 17 février dernier.
Les conditions de vie précaires des habitants de la commune de Daho ont été constatées lors d’une mission d’évaluation des besoins des populations des différentes localités de la préfecture de la Haute-Kotto. Il s’agit principalement des villages qui ont été fortement touchés par la crise sécuritaire dans la région. Selon le constat, les problèmes qui empêchent le relèvement socio-économique des villages Mbéti, Irabanda et Balenguéré, dans la commune de Daho Mboutou sont énormes.
« Des femmes meurent »
Pour Zephirin Gounoumane, maire de la dite commune, beaucoup d’écoles du fondamental 1 sont tenues par des maitre-parents et le centre de santé manque de personnels qualifiés.
« Dans certains villages, les écoles ne fonctionnent pas pour la simple que les maitre-parents ne sont pas payés. Il y a des femmes qui meurent pendant leur évacuation à l’hôpital, parfois on enregistre des cas de mort-nés. En plus, à défaut de forage, nous consommons de l’eau impropre. Il nous faut un point d’eau à Daho Mboutou », énumère l’autorité municipale.
Même si chaque village dispose d’un centre de santé, ces structures manquent de médicaments et de personnels qualifiés. En réponse, le préfet de la Haute-Kotto promet de remonter ces difficultés à sa hiérarchie.
« L’état de la route ne nous permet pas d’avancer facilement et il est difficile aux camions de passer. Il y a aussi un problème en matière d’éducation qui se pose. Il n’y a pas de bâtiments scolaires, pas de table-bancs… Le secteur de la santé est également touché. On nous apprend qu’il y a même des femmes enceintes qui décèdent en essayant de donner la vie. Toutes ces informations seront remontées pour qu’il y ait des réponses pouvant soulager ces populations », déclare Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.
Pour la protection des civils, la Minusca indique que des casques bleus vont travailler aux côtés des Forces de défense et de sécurité dans cette commune.
« Je vous annonce l’arrivée de la Force de réaction rapide ivoirienne. Leur ambition, c’est d’être vraiment sur le terrain, de faire en sorte que la population se sente en sécurité. Nous allons continuer de travailler avec les Faca pour assurer le mandat de protection des civils », promet Bara Dieng, chef de Bureau de la Minusca, secteur Est.
Au cours de cette mission, la Minusca a remis des fournitures scolaires aux élèves et aux maîtres parents de cette commune, dont la population est estimée à plus de 8.000 habitants.
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