Lors d’une conférence de presse animée, mercredi 21 février, Crépin Mboli-Goumba a affirmé qu’une « mafia » s’est installée au sein de la justice centrafricaine. L’opposant accuse le ministre de la Justice d’interférer dans les affaires judiciaires et dans les décisions rendues par les juges. Le Garde des Sceaux n’a pas encore réagi à ces accusations.
C’est un chapelet de faits que l’avocat Crépin Mboli-Goumba a présenté à la presse, montrant l’interférence du ministre Arnaud Djoubaye Abazène dans les affaires judiciaires. Citant l’exemple du dossier Kitika Invest pendant en justice, l’opposant a dénoncé une « mafia », instaurée au sein de l’appareil judiciaire centrafricain.
« J’ai alors pu découvrir l’étendue de la mafia »
« Dès que le dossier est arrivé à la Cour d’appel, j’ai alors pu découvrir l’étendue de la mafia. Les magistrats ayant composé la cour ont successivement été reçus par le directeur de cabinet du ministre, ensuite par le ministre lui-même pour faire pression. Ils ont tous refusé pour leur honneur, en faisant savoir que ce dossier est clos depuis longtemps. Car en règle générale, un seul élément suffit. Il y a la règle générale du non bis in idem, il y a l’existence d’un certificat de non appel et il y a la péremption d’instance », déclare Crépin Mboli-Goumba.
Deux jours après cette révélation, pas une réaction officielle du ministre de la Justice, ni sur les faits, ni sur la demande d’une confrontation voulue par l’accusateur Crépin Mboli-Goumba.
«Désormais les décisions sont achetées. Ce que je dis, je suis en mesure de le prouver. Je suis prêt à une confrontation, même devant la justice, afin qu’on puisse libérer les justiciables de cette mafia », poursuit-il.
La rédaction de Radio Ndeke-Luka a, de son côté, tenté sans succès d’avoir la réaction du ministre de la Justice sur cette sortie de M. Mboli-Goumba.
En attendant, Crépin Mboli-Goumba ne compte pas en rester là. Il promet de tout mettre en œuvre pour que le Garde des Sceaux réponde de ses actes dans les pays où sont originaires les actionnaires de Kitika Invest. Il s’agit notamment de l’Afrique du sud, de l’Angleterre, de la France et du Canada.
Ces accusations graves portent atteinte à la crédibilité de la justice peu après une session de changement de mentalité et de la politique de rupture prônée par le président Faustin Archange Touadera.
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