Suite du procès de Jean Pierre Bemba à la Cour Pénale Internationale à la Haye aux Pays Bas. Au cours de cette semaine qui s’achève, le tribunal a entendu à titre d’expert, la déposition d’un officier kenyan. Le témoin expert a évoqué « le commandement, le contrôle et le déploiement des troupes du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) en Centrafrique », en 2002 et 2003.
Il s’agit du 36ième témoin de l’accusation dans l’affaire Bemba. Le lieutenant-général Daniel Opande, officier supérieur kényan, est un ancien commandant des opérations de maintien de la paix en Sierra Léone et au Libéria. Il a affirmé à la barre que les hommes du Mouvement pour la libération du Congo « pouvaient communiquer avec Gbadolite», le Quartier Général de Jean-Pierre Bemba au Congo-Kinshasa de l’époque.
Le témoin a expliqué que « sur le terrain, un commandant de brigade faisait de son mieux pour travailler avec la force centrafricaine. Mais c’est une coordination qui n’a pas réussi et en conséquence, la brigade se retrouvait seule », a-t-il affirmé. « Elle recevait des informations de Gbadolite et elle transmettait ces informations à la formation inférieure ».
Pour la défense de Jean-Pierre Bemba en revanche, les hommes du MLC sont venus renforcer les troupes centrafricaines, à la demande du président d’alors, Ange-Félix Patassé, en proie à une rébellion. L’accusé, affirment-ils, n’avait dès lors plus de pouvoir de commandement sur ses troupes.
L’avocat a ensuite tenté de démontrer que l’expertise du témoin était incomplète, ce dernier n’ayant pas eu accès à la totalité du dossier du procureur. Il a établi que l’officier kényan n’avait pas été en mesure d’interroger les officiers du MLC et leurs homologues centrafricains sur le terrain.
Jean-Pierre Bemba est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis en Centrafrique, en 2002 et 2003. Il est en procès depuis novembre 2010. Le procureur devrait boucler la présentation de ses témoins dans les premières semaines de l’année 2012.