Début février, dans un rapport intitulé, « les atrocités commises par le groupe Wagner en Afrique : mensonge et vérité », le département d’Etat américain a accusé la Russie de s’impliquer dans le secteur minier, en usant de la violence, en mentant à propos des opérations menées par le groupe Wagner dans le pays. Ce même rapport indique que Wagner n’est qu’un aspect de l’influence déstabilisatrice transnationale en Afrique. Une accusation rejetée par le gouvernement qui le place dans le registre de communication géostratégique.
Dans ce rapport qui remonte au 8 février 2024, le département d’Etat américain contrarie les éléments de langage propre à la Russie en Centrafrique. Le rapport accuse la Russie d’avoir pris le contrôle du groupe Wagner après la mort d’Evgueni Prigojine, pour se livrer à des tueries, enlèvements et à des viols systématiques en vue de prendre le contrôle d’une zone minière de premier plan près de la ville de Bambari (centre). Le rapport qui s’appuie sur des documents confidentiels évoque des carnages voire de l’Armageddon attribués aux Wagner, dont certains acteurs mis en cause parlent russe ou tchéchène.
Washington a élargi son rapport dans l’implication des russes du groupe Wagner dans la déstabilisation du Tchad en janvier 2023. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur une situation humanitaire déjà difficile pour les femmes, les enfants et d’autres civils.
Des enjeux géostratégiques
Interrogé par la rédaction de Radio Ndeke Luka, le gouvernement a rejeté en bloc le contenu du rapport, saluant ainsi l’engagement de la Russie en République Centrafricaine pour la paix et la stabilité.
« Sur cette question, nous sommes dans le domaine de la géopolitique. Les Etats-Unis défendent leurs intérêts. Lorsque ce sont les intérêts américains, les Etats-Unis ne parlent pas. N’eut été l’apport des instructeurs russes que vous appelez Wagner, ce pays sera déjà enterré. Toute la combinaison de la mafia internationale cherche à réduire ce pays, à le détruire. C’est grâce à ceux-là que ce pays a pu consolider la paix et la sécurité», a déclaréMaxime Balalu, porte-parole du gouvernement centrafricain.
Alors que le département d’Etat n’a pas évoqué formellement la présence des paramilitaires américains de Bancroft Global Development en Centrafrique, l’ONU a, quant à elle, alerté l’opinion sur le recours aux entreprises et sociétés militaires, leurs sous-traitants dans le secteur minier dans le pays.
En revanche, les autorités politiques et administratives de la préfecture de Lim-Pendé ont assuré avoir éteint le foyer de tension, mentionné par le rapport dans le Nord du pays, grâce à une action concertée avec le Tchad.
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