Plus d’un an et demi après leur lancement, les travaux de réhabilitation et de bitumage de certaines rues et avenues de la capitale sont interrompus. Sur les chantiers, certaines entreprises ont déjà retiré leurs engins et matériels à cause du manque de financement. Conséquence, les usagers et les riverains de ces routes se plaignent de la montée de poussière.
Du marché Gobongo jusqu’au Pk 10 sur l’avenue de l’Indépendance, aucune présence d’ouvriers ni de gros engins n’est remarquée le long du tronçon. Seuls, les travaux de construction d’un pont sur le canal Ngongonon se poursuivent. C’est le même décor sur l’avenue de Ndress, reliant le 4ème et le 7ème arrondissement.
Proche du cimetière de Ndress, on observe une bétonnière, des moellons et des sables avec une dizaine d’ouvriers en train de creuser un canal.
Les habitants des secteurs bénéficiant de ces projets ont du mal à comprendre la cessation des travaux. Jour et nuit, les riverains de ces deux avenues sont envahis de poussière soulevée par le passage des véhicules et des motos.
« Nous souffrons à cause de la poussière »
« Au début, les travaux avançaient très bien. Même nous, les jeunes de Kassaï, avons soutenu ces travaux. Mais au dernier moment, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. Nous avons appris que cette avenue doit être goudronnée. Mais jusque-là, rien n’est fait et nous souffrons à cause de la poussière », regrette Donatien Kotomafele, un habitant du quartier Kassaï.
L’arrêt des travaux ne suscite pas des interrogations uniquement chez Donatien. D’autres habitants s’en plaignent également et souhaitent qu’une solution d’urgence soit trouvée.
« Je me demande si nous ne sommes pas des citoyens de ce pays. Nous souhaitons qu’ils les exécutent vite. Tous les jours, nous ne respirons que de la poussière. Nous sommes envahis de poussière, cela constitue un réel risque pour notre santé. Pourquoi nous font-ils cela ?», s’interroge Beatrice Gribingui, une autre riveraine de la rue Kassaï.
Sur l’axe PK 12, la montée de la poussière pourrit le quotidien des usagers et des riverains. En l’absence des services d’arrosage, cet axe est un calvaire pour quiconque s’y aventure.
« Notre sort est entre les mains de Dieu »
«C’est un désordre organisé. Ceux qui sont en charge de la réalisation de ces travaux ne sont pas sérieux. Ils font l’arrosage que lorsque le Président de l’Assemblée nationale doit passer. Franchement, notre sort est entre les mains de Dieu », dénonce Ismaël, un résident du secteur PK10.
Selon des sources proches du dossier, les entreprises bénéficiaires de ces marchés sont à bout de souffle car leurs préfinancements des travaux ne sont pas encore remboursés par le gouvernement centrafricain. Par manque de moyens pour poursuivre le projet, certaines de ces entreprises ont déjà notifié au ministère des travaux publics, l’arrêt des travaux.
De son côté, le gouvernement n’a pas encore réagi. La population doit encore supporter les effets néfastes de la poussière.
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