Un calme précaire règne sur le quai de Sao à Ouango dans le sixième arrondissement de Bangui, après les tristes évènements du 29 novembre 201. Ce jour-là, un élément de la garde présidentielle avait tué un « pousseur » en le touchant mortellement à la tête alors qu’il voulait mettre fin à une banale bagarre de rue. Les témoins de la scène s’étaient faits justice en lapidant à mort le militaire.
Il s’en était suivi des échauffourées. Les baraquements de la garde avaient été incendiés. Depuis lors, les éléments de la sécurité présidentielle et les groupes de porteurs, pousseurs et pêcheurs de Sao s’observent en chien de faïence. Le reporter de Radio Ndeke Luka a pu en faire le constat ce lundi 12 décembre. Une situation qui inquiète toute la population de la localité, qui vit depuis ces moments, dans une psychose totale.
Selon le délégué des « pousseurs » du quai de Sao à Ouango, depuis ces évènements malheureux, il leur est fait « interdiction de se rendre sur le quai, afin de transporter les marchandises ». Pourtant le transport des marchandises est leur unique source de revenus. Il faut donc que les militaires « reviennent à des meilleurs sentiments, ceci pour donner l’occasion aux porteurs de reprendre leur travail ». De ce fait, il lance un appel aux autorités militaires: « elles doivent retirer les éléments de la garde présidentielle de la zone, et installer ceux de la Force navale qui sont plus compréhensifs, y compris les gendarmes et les agents de la police ».
Pour sa part, le délégué des pêcheurs trouve que la garde présidentielle n’assure pas la sécurité de la population civile. Au contraire ils sont là pour le racket des pêcheurs et des femmes commerçantes. On est toujours tenu de verser à chaque qu’on passe devant les quais, des sommes allant de 500 francs par pêcheur à 1500 francs par femme commerçante ».