Une circulaire signée par la ministre des Arts et de la Culture crée des controverses au sein du milieu artistique et culturel. Si le département de tutelle exige que toutes manifestations mobilisant plus de 200 personnes requièrent une autorisation au préalable, cette décision divise.
Selon la circulaire signée en date du 27 février, les organisateurs des mégas concerts, foires, kermesse, défilés de mode, exposition d’œuvres d’arts, meetings promotionnels et sensibilisations avec les artistes doivent désormais soumettre une demande d’autorisation au ministère des Arts et de la Culture.
Alors que le département justifie sa décision par le souci du respect des textes en vigueur et de la valorisation du secteur, certains acteurs y voient une entorse à l’exercice de leurs activités.
Réactions mitigées
«Certains artistes, moi y compris, ne sommes pas favorables à cette décision. C’est triste de voir que notre ministère de tutelle n’accomplit pas ses tâches si ce n’est que de faire souffrir les artistes et de faire reculer la culture. Il ne fait rien pour la promotion de la culture. Cela fait aujourd’hui plus de cinq mois que nous qui avons été intégrés dans l’Ensemble artistique national ne percevons plus notre salaire », proteste l’artiste musicien Jean-Paul Mbélé dit « Ozaguin OZ ».
Si d’aucuns ne partagent pas le même avis à propos de cette note du ministère des Arts et de la Culture, l’organe faitière des musiciens centrafricains a, quant à lui, salué ce rappel à l’ordre.
« Je pense que c’est normal. Etant artiste, il est important de se rapprocher du ministère si nous avons des organisations culturelles ou autres afin d’avoir une autorisation de production. Nous devons aujourd’hui quitter l’amateurisme. Nous allons sensibiliser nos collègues pour leur faire comprendre le bien-fondé de cette décision », estime pour sa part Dany Ngarasso, président de l’Union des musiciens de Centrafrique (UMC).
« Cette décision ne vise pas les artistes »
Pour dissiper toutes fausses interprétations concernant cette circulaire, le ministère des Arts et de la Culture précise qu’il s’agit d’un rappel à l’ordre afin de protéger les artistes et promoteurs culturels.
«Nous avons pris cette note pour pouvoir attirer l’attention de ceux qui n’ont pas droit d’organiser des évènements artistiques ou culturels. Ces différentes manifestations doivent être encadrées par le ministère. Il faut le préciser. Cette décision ne vise pas les artistes mais ceux qui n’ont pas qualité à organiser des activités culturelles », rappelle Philippe Bokoula, directeur général des Arts et de la Culture.
Même si cette note divise le monde culturel centrafricain, le département des Arts et de la Culture justifie que cette décision est juste un rappel des textes règlementaires encadrant les différentes manifestations à caractère culturel.
Plusieurs autres organisations œuvrant dans le domaine promettent de réagir dans les prochains jours.
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