A Mobaye dans la Basse-Kotto, les menaces et les attaques d’hippopotames sont devenues récurrentes ces derniers temps sur la rivière Oubangui. Pour cette année, on compte déjà six attaques de ces pachydermes au cours desquelles deux pêcheurs ont trouvé la mort. La présence de ces animaux empêche les habitants de pratiquer la pêche, une activité très répandue dans la localité.
Le dernier fait en date est survenu le 4 avril dernier quand un hippopotame a violemment attaqué un jeune pêcheur de 27 ans dans sa pirogue sur la rivière Oubangui. Cela s’est produit au quartier Gboronga-Lémbo 1 à Mobaye centre. Selon les habitants de ces localités, la forte présence de ces pachydermes rend difficile la pratique de la pêche et provoque également une carence de poissons.
« Il n’est pas revenu »
« Il était parti le soir pour faire la pêche. Mais il n’est pas revenu. Le lendemain, sa femme était obligée d’aller le chercher au bord de la rivière. A sa grande surprise, elle a retrouvé juste la pirogue de son mari et, à côté, un hippopotame vivant. On a découvert plus tard le cadavre à Zangba. Il a laissé derrière lui 3 enfants. Sa mort est intervenue après celle d’une jeune fille qui est morte dans les circonstances similaires », rapporte le chef du quartier Alexis Gredibert.
Des attaques récurrentes
Un jour après cette tragédie, un autre pêcheur âgé de 25 ans a été également mortellement fauché par des hippopotames mais cette fois-ci au village Mafounga, à 17 kilomètres de Mobaye. Quelques jours avant, ces animaux aquatiques ont blessé 4 autres personnes. Du coup, les pêcheurs sont inquiets et demandent que les hippopotames féroces soient abattus sur autorisation du gouvernement.
« Nous ne pratiquons pas l’agriculture. La pêche est notre unique activité qui nous permet de nous occuper des membres de nos différentes familles. Mais on ne peut pas mener cette activité à cause de la présence des hippopotames. Avec l’autorisation des autorités congolaises, on a commencé à tuer des hippopotames féroces et certains ont traversé chez nous. Nous demandons au gouvernement de notre pays d’agir de la même façon pour nous faciliter la pêche », plaide Jean Bosco, un habitant au quartier Gboroga.
Interrogé suite à ces multiples plaintes des pêcheurs, le chef de cantonnement des Eaux et Forêts dans la Basse-Kotto a indiqué qu’il doit d’abord avoir l’autorisation de ses chefs hiérarchiques avant de se prononcer.
Les menaces et les attaques des hippopotames sur la rivière Oubangui sont à l’origine de la rareté de poissons depuis quelques jours sur les marchés.
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