Les habitants de Yalinga, ville située à 170 kilomètres au Nord de Bria dans la Haute-Kotto, sont confrontés à d’énormes difficultés. En plus de l’insécurité persistante, ceux-ci déplorent l’absence des points d’eau et le difficile accès aux soins de santé de qualité.
A Yalinga centre, des signes qui témoignent des difficultés de la population sont visibles. A première vue, l’on aperçoit de hautes herbes partout dans la ville. A cela s’ajoutent des bâtiments administratifs délabrés. L’autorité de l’Etat est quasi inexistante dans cette ville du Nord-est. Une situation que déplorent les autorités locales.
Absence totale de l’autorité de l’Etat
« Ici, il n’y a ni maire ni sous-préfet. Pis encore, il n’y a pas de gendarmes. Je travaille seulement avec les chefs de groupements et de quartiers. Dans les centres de santé, il y a un problème crucial de médicaments. Par ailleurs, l’eau que nous buvons est à l’origine de la montée des cas de diarrhée. Je souhaite que la localité redevienne comme auparavant », a fait savoir Henriette Leyamon, 1ère adjointe au maire de Yalinga.
Face à ces difficultés, le préfet de la Haute-Kotto et une délégation de la Minusca ont rencontré les représentants de la population à Yaminga. Le préfet a promis de faire un plaidoyer en faveur de ces habitants.
Nécessité d’assister la population
« Il n’y a pas d’enseignants qualifiés ici. La santé reste une grande préoccupation puisque certaines femmes accouchent à même le sol. De même, il n’y a aucun dispositif sécuritaire ; ce qui fait que les groupes armés sillonnent régulièrement la zone. Donc, après cette tournée, nous allons discuter avec les partenaires pour qu’ils puissent venir assister la population », a déclaré Thierry Evariste Binguinendji, préfet de la Haute-Kotto.
La Minusca se dit aussi préoccupée des conditions de vie des habitants de cette ville. Elle indique que tout sera mis en œuvre pour voler à leur secours.
« Je vais en parler avec le chef de bureau. C’est à lui de travailler avec la hiérarchie à Bangui pour essayer d’aider ces populations. Il y a des ponts à arranger, la voie également est très dégradée. Or, s’il n’y a pas d’accès, l’on ne peut pas bien protéger la population », a affirmé Abraham Ossong Essapa, chef intérimaire du bureau de la Minusca, secteur Est.
Le calvaire des habitants de Yalinga a commencé dans les années 2000 avec la naissance des rebellions. Après l’épisode Séléka ayant plongé la ville dans une situation socio-économique sans précédent, les habitants, encore victimes d’insécurité, souhaitent le redéploiement des forces armées centrafricaines dans la ville.
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