Près d’une semaine après le naufrage ayant causé la mort et la disparition de près d’une centaine de personnes sur la rivière Mpoko, des survivants, rencontrés par notre rédaction, racontent l’effroyable moment vécu durant des minutes au milieu des eaux.
Allongée dans un fauteuil, sous un manguier à son domicile, Noëlla, enceinte, revoit encore dans ses yeux le triste moment qui a failli abréger sa vie sur terre. Blessures aux genoux, la jeune dame, âgée d’une trentaine, raconte comment elle a survécu à ce naufrage.
« Ils nous piétinaient sans cesse »
« Si ce n’est grâce à Dieu, je ne serai pas en vie en ce moment. L’embarcation s’est brisée quand nous étions dans le creux. Sous le poids, on ne pouvait déployer des efforts pour sortir. Ceux qui étaient en-haut nous piétinaient sans cesse. Les secours ont réussi à casser les planches qui étaient sur nous avant que les extracteurs de sable ne viennent nous secourir, ma belle-sœur et moi », témoigne Noëlla, une rescapée.
Dans sa cuisine en train de préparer, Georgine, sur ses pieds un bébé de 6 mois et une fillette de 7 ans à ses côtés, relate comment elle a pu sauver ses deux enfants lors de l’accident.
« On ne faisait qu’avaler de l’eau »
« Lorsqu’on a embarqué, j’ai attaché le bébé au dos et l’autre était assise entre mes jambes. Quand l’embarcation s’est brisée, nous nous sommes retrouvées en dessous de celle-ci. Vu qu’on était immergées, on ne faisait qu’avaler de l’eau et on était sur le point de se noyer. Je me suis néanmoins battue pour les attraper et les maintenir sur l’eau jusqu’à ce que les secours n’arrivent », raconte Georgine.
Non loin du domicile de Georgine, une dizaine de survivants sont allongés sur des nattes sous une véranda. Blessés chacun à différents endroits du corps, ces rescapés sollicitent l’aide du gouvernement.
« Nous demandons l’aide des autorités du pays. Nous souhaitons qu’on nous assiste dans le cadre sanitaire ; puisque plusieurs dizaines de personnes ont reçu des chocs. Moi, par exemple, j’ai eu des blessures au bras, à la jambe et au dos », explique Olga, une des blessés.
De son côté, la direction de la Protection civile indique qu’elle est en train de monter une fiche d’identification des survivants afin de susciter de l’aide en leur faveur.
Pour rappel, l’embarcation, qui a chaviré, transportait environ 300 personnes dont de nombreux enfants. Après le naufrage, on dénombre à l’heure actuelle près de 70 morts, des dizaines de disparus et de blessés. Parmi les survivants, très peu sont sortis indemnes.
Face à ce drame, le gouvernement a décrété 3 jours de deuil national et ouvert une enquête afin d’établir les responsabilités.
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