Après plusieurs mois de détention dans une prison de Bangui, la situation du député Dominique Yandocka inquiète ses collègues. Un collectif de députés exige sa mise en libération immédiate. Une démarche fustigée par le Garde des Sceaux.
Lors de l’interpellation du gouvernement, le 24 avril, à l’Assemblée nationale, des élus de la Nation ont remis une pétition au Premier ministre pour dénoncer les conditions de détention de Dominique Yandocka et alerter sur sa situation sanitaire.
Le député et président de la Commission ressources naturelles à l’Assemblée nationale a été arrêté, le 15 décembre dernier, à son domicile sans la levée de son immunité parlementaire. En détention au camp de Roux à Bangui, ses proches et collègues ne cessent d’alerter sur son état de santé qu’ils jugent dégradant.
Selon les députés, qui ont signé la pétition exigeant sa libération immédiate, leur collègue est souffrant et son état de santé nécessite des soins appropriés.
« Pour l’instant, il ne marche pas. Il est seulement couché et son dos, complètement couvert de plaies. Même un condamné à mort a droit aux soins. Etant députée, on m’a juste accordé 1 minute pour le voir », s’est indignée Rachel Ngakola, députée de Bambari 1.
Si les députés présentent une situation sanitaire alarmante de leur collègue, le ministre d’Etat à la justice réfute leurs propos et affirme que le prévenu est bien pris en charge sur le plan sanitaire
« Je suis sidéré d’écouter ça »
« Lorsque tu es en prison et que tu es malade, on te soigne. L’hôpital ou l’infirmerie te prend en charge. Tes parents sont également autorisés à te rendre visite. Mais, je suis sidéré d’écouter ce qu’a dit le député Follot. Il dit qu’il ne peut pas rendre visite à son collègue et on interdit même aux parents de son collègue de lui rendre visite. Je dis c’est faux », a réagi Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’Etat à la Justice, Garde des Sceaux.
Cette déclaration a suscité le courroux de certains élus de la Nation, provoquant même de vives réactions dans la salle.
« Il n’a jamais été présenté au juge »
« Tout ce que le ministre d’Etat a dit, c’est faux ! C’est faux parce qu’il a passé 130 jours de détention et n’a jamais été présenté au juge », a lâché Rachel Ngakola, députée de Bambari 1.
Devant cette tension, le président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji, a levé la séance. Une décision qui n’a pas plu à beaucoup de parlementaires.
Selon le parquet de Bangui, le député Dominique Yandoka est accusé de complot et tentative de coup d’Etat. Depuis son arrestation, ses avocats et ses proches continuent d’exiger sa libération en appelant au bon sens du chef de l’Etat.
– Lire aussi : Centrafrique : l’Onu appelle à la libération du député Dominique Yandocka