Le procès de l’affaire Ndélé 1 devant la Cour pénale spéciale est entré, ce 2 mai, dans la phase des interrogatoires de fond des accusés. Pour la première journée, les juges ont auditionné l’accusé Azor Kalite. Ce dernier dit ne pas avoir pris part aux combats qui ont eu lieu, le 29 avril 2020, dans la ville de Ndélé, au Nord-est du pays.
Pour la journée du jeudi 02 mai, les juges de la section d’assises ont premièrement demandé à l’accusé Azor Kalite de leur raconter ce qu’il s’est réellement passé à Ndélé. Prenant la parole, l’accusé affirme avoir été à 7 km de la ville, précisément dans le village Kourbou au moment des événements. Selon lui, il se rendait à Ndélé en tant qu’homme de conciliation pour apaiser la tension entre les communautés Rounga et Goula et non comme belligérant.
Une mission qui n’a pas abouti, explique-t-il, suite au refus du chef de bureau local de la Minusca. « Abdoulaye Hissène est l’alpha et l’oméga de ce qu’il s’est passé à Ndélé », a lâché Azor Kalite aux juges pour terminer son propos.
Arguments contre arguments
Cette déclaration a suscité la réaction des différentes parties au procès. Premièrement, le ministère public a fait savoir aux juges que des pièces du dossier font savoir que l’accusé appartenait ou encore était leader d’une branche du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Le parquet a brandi un communiqué de presse dans lequel Azor Kalite a été nommé comme chef d’Etat-major de ce groupe armé.
Dans leur réplique, les avocats de la défense ont fait savoir à la cour que les arguments présentés par le ministère public n’ont pas de base juridique. Selon eux, ni le communiqué brandi par le parquet ni le procès-verbal de l’interrogatoire de l’accusé, fait par l’Unpol de la Minusca le jour de l’arrestation de leur client, n’ont été signés.
L’audience a été suspendue après la lecture du procès-verbal de l’interrogatoire d’Azor Kalite et va reprendre, le 6 mai prochain, toujours avec les interrogatoires à fond des accusés.
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