A Sosso-Nakombo, dans la Mambéré-Kadéï, l’éducation des enfants n’a pas de beaux jours devant elle. En cause, la déperdition scolaire et le sous-investissement de l’Etat, marqué par l’absence de ressources humaines. Conséquences, sur 18 écoles que compte la localité, seulement 8 sont fonctionnelles. Les 10 autres sont fermées non seulement pour manque d’enseignants qualifiés mais aussi pour le désintérêt des élèves qui abandonnent les classes au profit des mines ou à cause de la pesanteur sociale notamment chez les filles.
A première vue, les élèves sont peu nombreux dans cet établissement scolaire. En cause, le travail dans les mines qui attirent plus d’élèves que les études. Dominique Ganama, l’unique enseignant qualifié, couvrant toutes les écoles de la région, pense à faire appel à la police et à la gendarmerie afin de chercher les enfants à l’âge scolaire dans les mines pour les ramener à l’école.
Faire payer aux parents des amendes
« Je vais suggérer cela aux autorités de la ville pour qu’ils envoient des forces de sécurité intérieure sur le chantier et s’ils les trouvent, il faudrait que leurs parents passent à la gendarmerie payer une amende avant de les relâcher », suggère-t-il.
Si les garçons peuplent les sites miniers, les filles, cependant, ne vont pas loin dans les études à Sosso-Nakombo. Elles abandonnent précocement les classes à cause de la grossesse.
« Il y a beaucoup de ces cas ici. Dans toutes les écoles que je sillonne, ces cas sont récurrents. C’est la grossesse qui explique cette déperdition scolaire. Et cela persiste », poursuit Dominique Ganama.
Favoriser le dialogue avec les parents
En réponse, l’école met en place une politique de dialogue pour convaincre les filles à poursuivre les études malgré leur état de grossesse.
Pour Boris Sambela, un opérateur économique, les parents ont une grande responsabilité de ce qu’il se passe.
« Pourquoi est-ce que les enfants ne partent pas en classe ou pourquoi ils abandonnent l’école précocement, préférant aller dans les chantiers pour pouvoir vaquer à ce genre de travaux ? Je crois que cela revient avant tout aux parents. Puisque les parents dans leur vision et leur compréhension de la chose disent trouver une activité rémunératrice qui pourra les soutenir. Pourtant, l’exploitation de l’enfant est condamnée sous certains cieux », estime cet opérateur économique.
Le problème est structurel et fait appel à une réponse globale pour sauver l’éducation qui a du mal à se remettre dans cette ville minière de l’Ouest de la République centrafricaine.
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