Au village Liton, situé à 22 de Bangui sur la route de Damara, les conséquences de la déforestation sont visibles et dramatiques. Beaucoup d’habitants, inquiets de l’empirement de la situation, dénoncent cette destruction. Les experts appellent à une prise de conscience collective.
Selon le constat, les collines situées derrière le village Liton présentent deux paysages distincts. Au premier plan, à proximité des habitations, les herbes, plantes et arbustes donnent une vue de savane, à la couleur verte tirant sur le jaune. Un peu plus loin à l’arrière-plan où les arbres sont visibles, c‘est un paysage encore vert. Mais de loin, on peut écouter les bruits des tronçonneuses provenant de cette zone verte. La coupe d’arbre y est régulière. Inquiets de l’impact sur l’environnement, certains habitants dénoncent cette déforestation.
Déjà des conséquences
Certains habitants se souviennent encore d’un phénomène sans égal à Liton. « Les conséquences sont multiples sur nous. La fois passée, un vent violent a soufflé sur le village », raconte Léon Sengambi, professeur au collège de Liton qui déplore l’ampleur d’une tragédie qui n’était pas encore arrivée. « Mais, tout le monde avait regretté. La toiture de l’école Houphouët Boigny et celle de l’hôpital étaient détruites. Il y a même eu mort d’homme. Les gens ont crié pour appeler à l’aide alors qu’ils sont eux-mêmes responsables de ce qu’il s’est passé », dénonce l’enseignant.
Suite à cette déforestation qui avance à grand pas, l’on déplore aussi la perte de plusieurs essences animales.
« Sur cette colline à l’époque, nous avions des sangliers. On comptait même des gorilles dans cette forêt-là. Aujourd’hui, ces espèces animales sont toutes parties du fait de la destruction de l’environnement par l’homme. Notamment, par les feux de brousse et les coupes d’arbre », regrette Léon Sengambi. Les experts eux, ils appellent à une prise de conscience collective.
« Que la population prenne conscience »
« Si la forêt sur la colline est détruite, c’est un grand danger pour la population de Liton. Lorsqu’il va pleuvoir abondamment, il y aura écroulement. Si en pleine nuit une pierre quitte là-bas pour descendre sur les maisons, ça sera la catastrophe. Que la population prenne conscience. Qu’elle reprenne les opérations de reboisement tout en protégeant les quelques arbres qui sont là », implore Igor Gildas Tola-Kogadou, expert en climat.
Malgré l’initiative nationale, visant à encourager la population au reboisement et à la protection de l’environnement lors de la Journée internationale de l’arbre tous les 21 mars, la dégradation des forêts persiste en République centrafricaine.
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