Centrafrique : la délivrance d’acte de naissance en rupture depuis 2018 à Mouka
Hôtel de ville de Bria, RCA. Photo: RFI

Centrafrique : la délivrance d’acte de naissance en rupture depuis 2018 à Mouka

Au village Mouka, à 90 km de Bria dans la Haute-Kotto, plusieurs enfants ne possèdent pas d’acte de naissance. Les parents, qui éprouvent de difficultés à fournir ces documents administratifs à leurs enfants, évoquent le manque de moyens financiers et l’isolement de la localité.

D’après les témoignages recceuillis auprès des habitants du village Mouka, depuis 2018, ils n’arrivent pas à se procurer d’actes de naissance dans leur localité. Les demandeurs sont obligés de se rendre à Bria, à près d’une centaine de kilomètres pour pouvoir l’aquérir.

« Payer la traversée en pirogue »

« J’ai 7 enfants. Tous ne disposent pas d’actes de naissance. Dans notre localité, lorsque tu as un nouveau-né, tu achètes un cahier dans lequel tu inscris le nom de l’enfant et la date de sa naissance. Ensuite, tu présentes le document au chef de groupe. Pour avoir un acte de naissance, l’on doit se rendre à Bria. Pour le déplacement, il faut payer 30.000 francs. En plus de la moto, il faut payer la traversée en pirogue », témoigne Dieudonné Endjikatepou, un père de famille.

Afin de remédier à cette situation, les habitants sollicitent l’aide des autorités de la région.

« Nous demandons au sous-préfet de Bria et aux députés de la région de nous dépêcher une équipe ici. Celle-ci pourra collecter toutes les informations nécessaires et de l’argent afin de confectionner des actes de naissance », implore un habitant.

Selon les autorités locales, beaucoup d’enfants dans la zone n’ont pas d’actes de naissance non plus. Elles demandent l’installation d’une succursale de la mairie de Bria dans leur localité.

« La crise sécuritaire a touché notre localité »

« Depuis 2018, on ne délivre plus d’actes de naissance aux enfants. Auparavant, le maire de la commune de Gbaïndou venait ici pour recenser les enfants afin de leur délivrer les actes de naissance. Mais depuis que la crise sécuritaire a touché notre localité, ce dernier ne vient plus. Si on nous met une structure en place, elle pourrait délivrer ces documents « ,  indique Yvonne Benou, cheffe de groupe au village Mouka.

Les problèmes rencontrés par les parents du village Mouka pour l’acquisition d’actes de naissance à leurs enfants sont aussi ressentis dans certains villages de la région. Depuis  quelques temps,  les autorités judiciaires de la Haute-Kotto et la section justice de la Minusca effectuent des déplacements dans certaines localités pour sensibiliser les parents sur l’importance de l’acte de naissance.

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