A quelques mois des élections locales prévues en octobre 2024, le Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDREC) de l’opposant Joseph Bendounga, demande le report des scrutins. Le leader du MDREC estime que toutes les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de ces élections le 24 octobre prochain, conformément au calendrier de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).
Le MDREC par la voix de son leader fonde son exigence sur un certain nombre de points qui, selon lui, sont d’ordre politique, financier, organisationnel et sécuritaire. La demande du MDREC intervient après la prise de position du Bloc Républicain pour la défense de la Constitution (BRDC). Cette plateforme de l’opposition politique exige la refonte de l’Autorité nationale des élections, ANE et du Conseil constitutionnel avant de participer à ces scrutins.
Mauvaise préparation
« Les préparatifs d’une élection municipale à savoir les agents électoraux, leur recrutement et tout ce qui va autour de l’organisation des élections n’a pas vu le début de commencement. Seulement à peine deux ou trois semaines, le gouvernement va mettre un milliard de Francs CFA dans la cagnotte de l’ANE et l’Union Européenne a décaissé un peu d’argent », avance l’opposant.
Une période très courte
« C’est seulement en six mois et dix jours qu’on va organiser des élections municipales en République centrafricaine ? Sur le plan politique, il faut qu’on apaise les cœurs avant d’aller aux élections mais Touadera a créé un mécanisme afin d’écarter les principaux acteurs politiques…Sur le plan sécuritaire, ça ne va pas », estime-t-il.
En poursuivant, Joseph Bendounga relève que la Centrafrique va connaitre trois années électorales successives. « En 2023, il y a[vait] le référendum, 2024 les municipales et 2025 la présidentielle et les législatives ne seront pas rentables », estime l’opposant. Il propose que les élections locales soient reportées et associées aux élections législatives et présidentielle de 2025. Joseph Bendounga craint que les élections législatives et présidentielle de 2025 soient repoussées : « Les caisses de l’Etat sont vides, les bailleurs trainent les pieds… Le MDREC met en garde le président Touadera de chercher à décaler les élections présidentielle et législatives de 2025. Ces trois élections groupées doivent se tenir en 2025 », a-t-il écrit dans une lettre ouverte au président de la République.
Si une partie de l’opposition exclut sa participation à ces échéances électorales, la communauté internationale et autres partenaires stratégiques militent pour la tenue de élections. En ce début du mois de juin, plusieurs protocoles de financement des élections ont été signées entre le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) et l’ANE.
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