Centrafrique : corruption en milieu judiciaire – des magistrats discutent avec des jeunes du 8ème arrondissement de Bangui
Des juges de la Cour d'Appel de Bangui lors d'une session criminelle. Photo: RNL/Vianney Ingasso

Centrafrique : corruption en milieu judiciaire – des magistrats discutent avec des jeunes du 8ème arrondissement de Bangui

La corruption en milieu judiciaire fait l’objet de débats dans plusieurs arrondissements de Bangui. Des échanges initiés par le ministère de la Justice dans les maisons de jeunes de la capitale. Ils s’inscrivent dans le cadre de la campagne initiée contre la corruption. La première rencontre a eu lieu avec les jeunes du 8e arrondissement.

De nombreux jeunes ont répondu présents à ce rendez-vous d’échanges sur la cause de méfiance de la population vis-à-vis de la justice centrafricaine. Sans détour, les participants ont percé l’abcès. Ils ont énuméré des faits de corruption qui entachent la réputation de la justice en Centrafrique. Ces faits, selon eux, sont à l’origine des troubles sociaux que le pays enregistre très souvent. Il s’agit notamment des procès perdus d’avance lorsqu’il s’agit des différends avec les hommes d’affaires ou les hommes puissants du pays, l’absence des dossiers liés au détournement des deniers publics etc.

Si ces faits sont l’expression des maux qui minent la justice centrafricaine, les hauts magistrats Euloge-Anicet Samba, inspecteur des services judiciaires, et Jacques Ouakara, procureur général près la Cour d’appel de Bangui avec la facilitation de l’ancien ministre de la Justice Arsène Sendé, ont fait de la pédagogie.

Une justice minée par la corruption

D’une part, ils reconnaissent ces faits de corruption qui affectent toute la chaîne en commençant par les officiers de police judiciaire, policiers et gendarmes, leurs collaborateurs avocats, huissiers, secrétaires ou encore notaires. D’autre part, ils engagent les jeunes à être résilients et persévérants ; à épuiser toutes les voies de recours et à dénoncer les faits de corruption.

L’inspecteur des services judiciaires se dit optimiste que les sanctions prononcées contre certains magistrats peuvent réduire l’ampleur de la corruption.

Le procureur général Jacques Ouakara a clarifié les défis de sa chambre à juger les crimes de détournement de deniers publics par le peu de dossiers qui aboutissent sur sa table tout en reconnaissant que c’est un réel problème de société.

Les jeunes et les magistrats se sont séparés avec un sentiment de voir les lignes bougées.

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