Le procès de Ferdinand Samba, directeur de publication du quotidien « Le Démocrate » s’est ouvert ce jeudi 19 janvier 2012, au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Bangui. Le journaliste a été arrêté lundi 15 janvier dernier à la suite d’une plainte pour diffamation déposée contre lui par le ministre d’Etat aux Finances, Sylvain Ndoutingaï.
La salle d’audience était pleine à craquer : Professionnels des médias, parents et amis et la défense de ce Directeur de publication ont répondu à l’appel. A la mi-journée de ce 19 janvier 2012, l’audience se poursuivait encore. Il faut juste signaler que le journaliste est défendu par un pool d’avocats dirigé par Me Nicolas Tiangaye.
Toutefois, pour marquer leur soutien à leur confrère, les professionnels des médias de presse écrite ont unanimement, sous la coupe de leur entité, le Groupement des Editeurs de la Presse Privée Indépendante de Centrafrique (GEPPIC), organisé une « journée sans Journaux » à Bangui.
Victor Douvoama, membre du groupement, a déclaré que le mouvement est très suivi et qu’il s’agit d’un « geste allant dans le sens de la réclamation de la libération de Ferdinand Samba ».
Cette « journée sans Journaux » est la seconde action du GEPPIC en faveur de son confrère en prison. Week-end dernier par la voix de son Vice-président Landry Mokokpala et interrogé par Radio Ndeke Luka, le GEPPIC avait déclaré que « nous sommes dans un Etat de droit. Le gouvernement devrait laisser libre cours aux professionnels des médias de faire leur travail. Certes le ministre d’Etat pourrait être lésé quelque part. Toutefois, nous souhaitons une solution négociée qu’une approche judiciaire ». L’entité a de fait exigé la libération pure et simple du Directeur de publication du journal « Le Démocrate ».
Une autre action de soutien en toujours en faveur de ce premier journaliste conduit en prison pour le début de cette année 2012, est celle de l’Observatoire des Médias de Centrafrique (OMCA). Le président de cette organisation a dénoncé dans un communiqué cette arrestation et exigé par la même occasion sa libération.
L’OMCA a condamné « la tendance actuelle des juges qui consiste à arrêter et détenir arbitrairement, les journalistes et directeurs de publication pour les délits de presse, en violation de l’ordonnance n°05.002 du 22 février 2005 relative à la liberté de la communication ». Une ordonnance dépénalisant ces délits.
A titre de rappel, l’affaire a été repoussée à trois reprises à la demande du journaliste et celle de sa défense qui voulait prendre connaissance des pièces du dossier. Mais le président du tribunal a délivré un mandat d’amener et Ferdinand Samba a ensuite été arrêté.