Face à la persistance de l’insécurité dans les préfectures de l’Ouham-Pendé et Lim-Pendé, le député de Bocaranga 3 hausse le ton. Président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), Martin Ziguélé fustige la politique sécuritaire du gouvernement dans cette zone.
Le député et opposant au régime de Bangui n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il qualifie de « silence et manque de volonté politique délibérés » des autorités face à la persistance de l’insécurité dans le Nord et le Nord-ouest du pays. Martin Ziguélé insiste sur la dotation des Forces armées centrafricaines en moyens logistiques efficaces pour combattre les groupes armés qui y sévissent.
« Manque flagrant de volonté politique »
« Le commandant de compagnie de la brigade de gendarmerie, le commissariat de police, le commandant du Bataillon d’infanterie territorial N°6 ainsi que toute son équipe n’ont pas de véhicule. Tous les représentants des forces de défense et de sécurité et des forces de sécurité intérieure dans cette ville frontalière n’ont aucun véhicule. Moi, j’appelle cela un manque flagrant de volonté politique », a regretté Martin Ziguélé, député de Bocaranga 3.
Cette sortie du député de Bocaranga 3 intervient après des attaques récentes contre les positions de l’armée nationale. D’abord à Bambari dans le centre du pays, puis à Ngoutèrè dans le nord. Tous ces assauts sont revendiqués par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). L’attaque du village Ngoutèrè, non loin de Bocaranga mardi dernier par exemple, a couté la vie à une quinzaine de personnes, dont 5 militaires. Le président du MLPC appelle au combat contre tous les groupes armés actifs dans cette région.
Tuer des civils : il n’y a aucune justification
« Je ne peux pas justifier des attaques contre la population civile. Je n’accepterai aucune justification. Ils doivent être combattus au même titre que ceux qui sont responsables de crimes. Qu’on les poursuive devant les tribunaux ici. Quelle est la signification politique d’aller tuer une jeune femme et des pauvres paysans à Ngoutèrè ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ? », s’interroge Martin Ziguélé.
L’élu de la Nation demande au gouvernement de faire le bilan de la loi de programmation militaire, votée par le parlement en décembre 2018 pour une durée de 4 ans. Cette loi prévoyait le passage de l’armée de projection à l’armée de garnison, la construction de centres d’instruction militaire, l’augmentation du nombre de soldats et l’acquisition d’équipements en faveur de l’armée nationale en vue de protéger le territoire national.
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