Le Réseau des ONG de défense des droits de l’Homme en Centrafrique dénonce « les graves dérives ainsi que les manœuvres visant à museler la presse indépendante ». Dans un communiqué parvenu à Radio Ndeke Luka lundi 23 janvier 2012 et signé de Me Mathias Barthélémy Morouba, le RONGDH « exprime sa vive préoccupation devant la multiplication ces derniers temps des cas d’atteintes à la liberté de la presse et d’arrestations des journalistes en République Centrafricaine, suite à des plaintes déposées en justice par des hautes personnalités de l’Etat contre les Directeurs de Publication des Quotidiens de la place et des journalistes, au motif de diffamation, d’incitation à la haine ou autres » Pour le RONGDH l’illustration de ces dérives est manifestement l’arrestation du Directeur de Publication du Journal «Le Démocrate», Ferdinand Samba.
La Déclaration estime que les procédures, réquisitions du Parquet et demandes en réparation, visent à «créer un climat de terreur dans la presse indépendante, de bâillonner et finalement la démanteler». Le Réseau des ONG de promotion et de défense des droits de l’homme exprime sa vive préoccupation par rapport à la volonté du parquet de Bangui de ne poursuivre les journalistes que sur la base du code pénal en l’espèce non applicable d’autant plus que les délits de presse ont été dépénalisés, alors que le texte applicable est l’ordonnance de 2005 sur la liberté de la communication en Centrafrique.
Tout en rappelant que « la justice à son devoir d’indépendance, d’impartialité et de saine application de la loi», le RONGDH exige du Gouvernement centrafricain, de respecter les dispositions légales et instruments juridiques internationaux qui garantissent la liberté d’expression en Centrafrique. Il demande « à toutes les forces éprises de justice et de démocratie », une mobilisation pour préserver la «sûreté à laquelle ont droit les journalistes dans l’exercice de leur métier».