Le 14 juillet à Bangui, l’ambassade de France célébrait la fête nationale française. Une première depuis plus de 10 ans, l’on a constaté pendant la célébration, une normalisation et un apaisement des relations entre la République centrafricaine et la France.
Une cérémonie de 14 juillet avec des discours cléments, sans pique, mais constructifs autour d’un partenariat gagnant-gagnant. Il s’agit là d’une détente remarquée en ces 10 dernières années quand les relations entre la Centrafrique et la France étaient tendues. Ces relations étaient encore très tendues avec le rapprochement entre la RCA et la Russie en 2018. Mais depuis 2021, la Centrafrique et la France ont amorcé la décrispation du climat de leurs relations.
Reprise de l’aide budgétaire
La célébration du 14 juillet en présence du président centrafricain Faustin Archange Touadéra est placée sous le signe de l’amitié entre les deux pays. Dans leurs discours, l’ambassadeur français et la ministre centrafricaine des Affaires étrangères ont « salué la reprise d’un dialogue constructif » entre leurs pays. L’ambassadeur français Bruno Foucher place cela comme résultat de plusieurs rencontres entre les présidents centrafricain et français, ayant abouti à la signature d’une feuille de route bilatérale. Cette entente rétablit l’aide budgétaire française d’un montant de 10 millions d’euros, soit plus de 6 milliards et demi de francs CFA. La France conditionne cette aide par la proposition d’expertise au service d’une gouvernance et d’une fiscalité consolidée, car, dit Bruno Foucher, seules les ressources propres d’un Etat, dans un climat des affaires sain permettent à l’Etat de se projeter dans le long terme.
Bruno Foucher a aussi indiqué que « l’ambassade a obtenu de nouvelles lignes de crédits qui vont permettre le retour d’autres coopérations, dans un esprit d’ouverture et d’échange au service de la jeunesse et des femmes ».
Soutien aux élections locales
Les élections locales sont prévues en octobre prochain. La France annonce son soutien et souhaite en dépit de la situation sécuritaire, que ces élections soient inclusives, libres, transparentes, indépendantes et crédibles.
La ministre des Affaires étrangères Sylvie Baïpo Temon qui a évoqué « une coopération mise à l’épreuve de mutation naturelles du monde d’une part, mais aussi de l’évolution naturelle des générations » a souhaité la poursuite de ces relations dans le respect des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, des valeurs partagées par les peuples centrafricain et français.
La France et la Centrafrique se rapprochent après près d’une décennie de tension. Mais certains observateurs et surtout des nationalistes s’interrogent sur la sérénité et sincérité de ces nouvelles relations.
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