Les habitants des quartiers, situés à la sortie Nord de Bangui, demandent au gouvernement de leur construire des marchés publics modernes. Plusieurs commerçants des marchés de Gobongo et Pk 12 ne disposant pas de places pour installer leurs marchandises, se voient obligés de louer d’espaces et de kiosques appartenant à des particuliers pour vendre leurs articles.
Au marché du Pk 12, par manque d’espace, certains commerçants sont obligés de prendre en location de locaux et boutiques des particuliers. Tandis que d’autres vendent aux abords de routes, notamment les vendeurs de légumes, fruits et poissons frais. Un peu plus loin, des vendeurs de vêtements de friperie s’installent sur la chaussée pour marchander. Bien que cette activité commerciale entrave la libre circulation des biens et des personnes, les vendeurs, eux, n’ont pas le choix.
« On y revient toujours »
« Nous sommes obligés de nous installer aux bords de la route parce qu’il n’y a pas de place. C’est vrai qu’il y a des risques. La gendarmerie nous fait déguerpir tous les jours, mais on y revient toujours. Vraiment, si la mairie peut s’organiser pour nous donner un endroit fixe, ça serait une bonne initiative », indique Cyrille, un vendeur de friperie.
Installé depuis quelques mois dans l’enceinte du pont bascule du Pk12, sous l’autorisation de la mairie, John, qui tient un salon de coiffure, pointe du doigt l’attitude de certains responsables de cette municipalité. « C’est depuis plus de 20 ans que la commune ne dispose pas de marché commun. Moi, j’ai payé des tickets pour avoir cette place. La même mairie a vendu presque tous les espaces ici. Regardez cette parcelle, la municipalité l’a vendue à 3 personnes qui, à leur tour, l’ont revendue. Alors que cet endroit pourrait suffire pour installer les gens qui vendent aux abords de routes », déplore-t-il.
Si la mairie a autorisé certains à s’installer à cet endroit, ce n’est pas le cas pour d’autres.
« Je me débrouille comme ça »
« Là où je me suis installée, la table n’est pas en bon état et il n’y a pas aussi de toiture. Je me débrouille comme ça pour avoir de quoi à survivre. La commune de Bégoua est un carrefour. C’est vraiment triste parce qu’il y a deux voies qui la relient. Les gens, de retour de voyage, passent tous par ici. Mais quand est-ce que la mairie construira un marché moderne ici », regrette Benoit, un boucher.
Des dysfonctionnements reconnus par les autorités locales. « Depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, la commune de Bégoua ne dispose d’aucun marché. Tous les espaces ici sont des titres fonciers », affirme Jean Emmanuel Gazanguiza, maire de la commune de Bégoua.
Le problème de marché public reste un réel défi pour les municipalités d’arrondissements et la mairie de Bangui. Le secteur nord, éloigné du centre-ville de Bangui et avec une forte densité, reste la principale victime de ce manquement.
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