Centrafrique : défis et perspectives de la magistrature dans une Assemblée générale
Magistrats centrafricains lors de la rentrée judiciaire, le 12 juillet 2024. Photo : La Renaissance.

Centrafrique : défis et perspectives de la magistrature dans une Assemblée générale

L’Assemblée générale des magistrats de l’année 2024 s’est ouverte, ce 15 juillet à Bangui. Durant 5 jours, les juges centrafricains vont faire le bilan de leurs activités de l’année écoulée tout en proposant des solutions afin de relever les défis dans l’exercice de leur fonction.

Une centaine de magistrats venus de Bangui et des villes de province prennent part à cette rencontre. Dans son discours de circonstance, le ministre d’Etat à la Justice a, tout d’abord, mis l’accent sur des améliorations, selon lui, observées dans le milieu judiciaire.

« Une première depuis l’indépendance »

« Durant l’année 2023-2024, plus de 700 dossiers criminels ont été jugés. La cour martiale a rendu des décisions au niveau de Bangui, Bouar et à la Cour pénale spéciale. Nous avons également constaté qu’on parle de moins en moins d’évasion dans des centres de détention ; parce que le chef de l’Etat a ordonné l’intégration de presque 300 agents pénitentiaires et greffiers. L’effectif des magistrats a doublé voire triplé. Une première depuis l’indépendance », a indiqué Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’Etat à la Justice.

Pour la nouvelle année, avec la rentrée judiciaire, le Garde des Sceaux table sur la crédibilité des magistrats en allant plus loin pour instruire l’Inspection générale des services judicaires à s’intéresser à la vie privée de ceux-ci.

« On va entrer dans leur vie privée »

« La confiance à nos populations, c’est le comportement du juge. A la cité, le juge doit être exemplaire et digne. Il peut arriver qu’un juge fasse des enfants et ne s’en occupe pas. Or, c’est lui qui condamne les autres pour des pensions alimentaires. Ceux-là, ils vont être traduits devant le conseil de discipline. J’ai instruit l’Inspection générale des services judiciaires. On va entrer dans la vie privée des juges », a martelé Arnaud Djoubaye Abazène.

Le membre du gouvernement a aussi interpellé les juges sur la corruption et les détournements de menues recettes qui, devraient logiquement, être versées dans les caisses de l’Etat. L’ouverture de cette assemblée générale a lieu une semaine avant la tenue de la première session criminelle de 2024 de la Cour d’appel de Bangui.

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