Lors d’une mission conjointe à Bambouti (extrême sud-est), la semaine dernière, le gouvernement et la Minusca se sont engagés à relever les défis sécuritaires et humanitaires dans cette ville, secouée pendant plusieurs années par des conflits armés. Une mission accompagnée par plusieurs organismes des Nations-Unies afin d’évaluer les besoins de la population.
Ce déplacement conduit par le ministre résident du Haut-Mbomou, Marcel Djimassé et la cheffe de la Minusca (mission des Nations-Unies en Centrafrique), Valentine Rugwabiza, visait à toucher du doigt les difficiles conditions de vie des plus de 2 000 habitants rentrés de refuge depuis le Soudan du Sud et d’Obo, chef-lieu du Haut-Mbomou. Lors de cette visite, plusieurs projets sociaux ont été lancés afin de soulager le quotidien des habitants de Bambouti, considérée comme l’une des villes abandonnées de Centrafrique.
Pour faciliter la libre circulation et l’accès à l’eau, des ingénieurs pakistanais de la Minusca construisent une nouvelle route entre Obo et Bambouti et les travaux de construction de trois forage ont été aussi lancés.
Pour Anne Marie-Sioukarani, maire de Bambouti, il est urgent que sa localité renoue enfin avec la paix.
« En 2002, des rebelles sud-soudanais ont attaqué et détruit cette localité. Vous-mêmes vous voyez les traces sont là. En 2008, les rebelles ougandais de la LRA étaient aussi venus tuer des gens avant de prendre 72 autres en otage et jusqu’à présent, on n’a pas de leurs nouvelles. En 2020, des éléments de l’UPC ont, à leur tour, tué des civils et mangé des poulets de la population. Ils ont été chassés par des ex-miliciens Azandé Ani Kpi Gbé. Monsieur le ministre, lorsque vous rencontrez le président de la République, vous lui dites que la population lui demande de ne plus reculer », a-t-elle lâché.
En réponse, Valentine Rugwabiza, cheffe de la Minusca, annonce plusieurs projets qui seront lancés dans la localité en faveur des habitants de Bambouti.
« Bambouti est inaccessible par la route. Le seul moyen d’y venir, c’est par avion ou par le Soudan du sud. Depuis quelques jours, nous avons lancé les travaux d’une nouvelle route. Ce n’est pas normale que les gens boivent de l’eau sale comme ce que cette fille nous a montré, ce qui est une source de plusieurs maladies. Nous allons créer des forages et des puits supplémentaires », a-t-elle promis.
L’absence de l’autorité de l’Etat est criarde dans la ville. Plusieurs bâtiments administratifs ont été détruits, l’accès aux soins et à l’éducation reste difficile. Pendant cette visite, ces personnalités ont posé la première pierre de construction de la mairie de Bambouti. Pour les autres difficultés de la population, le ministre résident du Haut-Mbomou, Marcel Djimassé fait une promesse : « Je vous promets que nous allons travailler ensemble pour changer les choses. D’ici à 3 ou 6 mois, je reviendrai pour que vous et moi puissions faire le bilan de nos actions », a fait savoir le membre du gouvernement.
Le retour progressif de la population et de l’autorité de l’Etat à Bambouti fait suite à l’arrivée en mai dernier des casques bleus rwandais de la Minusca dans cette ville. Toutefois, la représentante des Nations-Unies demande au gouvernement de déployer des forces nationales de défense et de sécurité dans la localité.
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